
Le gendarme du nucléaire demande à l’électricien de réaliser des travaux rapides pour éviter les conséquences d’un éventuel accident au terminal gazier de Dunkerque.
La plus grande centrale nucléaire d’Europe est-elle mal protégée contre un risque d’accident ? L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu publique, mercredi 10 juin, sa décision de mettre en demeure EDF de se conformer aux règles de protection contre le risque d’explosion d’origine externe pouvant perturber le fonctionnement de cinq des six réacteurs de la centrale de Gravelines, dans le Nord.
La principale crainte du gendarme du nucléaire est liée aux risques en cas d’accident au terminal gazier de Dunkerque, voisin de la centrale. Début février, EDF a informé l’ASN d’un problème sur les tambours qui filtrent l’eau de mer, nécessaires au refroidissement des six réacteurs de la centrale nucléaire. Une explosion à proximité pourrait entraîner une perte des moyens de refroidissement à long terme du combustible. Concrètement, cela signifie que les réacteurs de la centrale n’auraient plus à leur disposition l’eau froide nécessaire pour faire diminuer la température des installations et éviter une « surchauffe » dangereuse. (...)
le gendarme du nucléaire estime que l’entreprise n’a pas fait la démonstration de cette possibilité de réponse rapide. (...)
si EDF ne respecte pas ce calendrier, une procédure judiciaire sera automatiquement enclenchée.
« Quand EDF s’engage, il y a parfois des soucis. L’ASN a souhaité encadrer cet échéancier par la mise en demeure parce que les conséquences potentielles sont importantes : les six réacteurs pourraient être impactés par le même événement », précise Rémy Zmyslony, chef de division de l’ASN dans les Hauts-de-France. (...)
le gendarme du nucléaire estime que l’entreprise n’a pas fait la démonstration de cette possibilité de réponse rapide. (...)
La centrale de Gravelines était déjà, par ailleurs, dans le viseur de l’ASN – où on considère qu’elle fait partie du bas du tableau en matière de sûreté. Dans son rapport annuel, l’autorité de sûreté souligne un recul de la sûreté par rapport à 2018, et classe la centrale comme « en retrait » sur un ou plusieurs sujets liés à la sûreté. Le rapport s’inquiète notamment d’une « dégradation des résultats en matière de fiabilisation des pratiques » et note que « l’exploitant doit également rester vigilant sur la disponibilité des systèmes attachés à la fonction de refroidissement ». (...)