
En Allemagne et en Autriche, de grandes manifestations ont eu lieu samedi 17 septembre contre les traités de libre échange que veut signer l’Union européenne. En ligne de mire : le CETA, accord avec le Canada, qui pourrait être validé en octobre.
Les banderoles brandies pendant les manifestations de samedi 17 septembre contre les traités transatlantiques en Allemagne ressemblaient à s’y méprendre à celles des précédentes mobilisations. Même graphisme, mêmes couleurs. Un détail pourtant a changé : le CETA a remplacé le TAFTA dans la hiérarchie des projets à combattre. Le CETA ? Canada-EU Trade Agreement, en français Accord Économique et Commercial Global (AECG).
Dans les sept grandes villes où se sont déroulés les cortèges (Berlin, Munich, Leipzig, Stuttgart, Hambourg, Cologne, Francfort) ainsi qu’à Vienne, en Autriche, l’impression était la même : l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada est devenu la nouvelle cible, depuis que les négociations sur son cousin américano-européen TAFTA ont du plomb dans l’aile.
Samedi, entre 188.000 et 320.000 opposants ont repris des slogans tels que “Seules les grandes entreprises aiment CETA” ou “CETA c’est du bidon, arrêtez les négociations !”. Le nombre de manifestants a dépassé celui du défilé géant du 10 octobre 2015.
Signe de la défiance qu’il suscite, le traité CETA est traîné devant les tribunaux par la plus grande action groupée en justice de l’histoire de l’Allemagne. Plus de 125.000 personnes ont déposé plainte, il y a trois semaines, auprès de la Cour constitutionnelle. (...)
Signé en septembre 2014, le traité entre l’Union européenne et le Canada était passé jusqu’ici plutôt inaperçu. Il comporte pourtant les mêmes dispositions controversées que le TAFTA. Pour l’association Campact, l’une des organisatrices de la journée de mobilisation de samedi, “les deux traités instaurent une justice parallèle favorable aux grandes entreprises, ils représentent un danger pour la démocratie, pour les normes sociales et environnementales et les services d’intérêt général. Ils doivent tous les deux être stoppés. CETA, c’est TAFTA qui revient par la fenêtre.” (...)
Le traité CETA doit être paraphé par les dirigeants européens le 27 octobre prochain lors d’un sommet à Bruxelles, avant d’être soumis au vote du Parlement européen et à la ratification des pays membres en 2017.
Une procédure que les opposants comptent bien faire échouer après la forte mobilisation du week-end. (...)