
L’Académie des sciences vient de rendre un avis sur "l’enfant et les écrans". Sous prétexte de modernité, c’est en fait l’assujettissement aux écrans qui est encouragé.
L’Académie des Sciences a rendu il y a peu son dernier avis sur "L’enfant et les écrans". Instructif ? Pas du tout, répondent certains universitaires, qui contestent le contenu et la méthode. Divina Frau-Meigs, sociologue des médias, Sophie Jehel, maître de conférences, Christine Menzaghi membre de La Ligue de l’enseignement et Christian Gautellier, membre de l’association Enjeux e-médias, signent ensemble cette tribune.
On aurait pu se réjouir du fait qu’une institution telle que l’Académie des Sciences se préoccupe d’une urgence sociale telle que la relation des enfants et des écrans. Las, l’avis rendu public le 17 janvier 2013 aborde des questions de société et des questions d’éducation complexes de façon réductrice et discutable. Il navigue entre une adresse aux pouvoirs publics et des recommandations destinées aux enfants eux-mêmes et à leurs parents.
Qu’en est-il de ces fameuses recommandations qui ouvrent l’avis au lieu de le clore ? Elles reposent sur des oppositions binaires qui reproduisent les blocages du passé sans les dépasser. En outre, elles se fondent sur l’illusion (ou l’alibi ?) d’une vision idéale de la famille nucléaire classique où les parents ou grands-parents sont toujours présents pour réguler la consommation des écrans de leurs enfants. (...)