
A quelques jours du premier verdict concernant les victimes de la répression à Thala et Kasserine en janvier 2011, la mobilisation de Ramzy Bettaieb, au terme de deux semaines de grève de la faim, est parvenue à ouvrir le débat sur la capacité de la justice militaire à faire la lumière sur les circonstances de la mort des « martyrs de la Révolution ».
Des députés de tous bords politiques ont annoncé que l’Assemblée constituante allait débattre de la création d’un pôle judiciaire spécialisé chargé de faire toute la lumière sur les crimes. De plus, les élus ont demandé à entendre le ministre de la Défense lors de leur séance de mercredi.
Lundi, Ramzy Bettaieb, l’un des collaborateurs du site Nawaat, ainsi que deux de ses collègues, Emine M’tiraoui, Houssem Hajlaoui et le blogueur Azyz Amami, ont décidé, suite cette annonce, la suspension de leur action, entamée le 28 mai dernier. (...)
Ayachi Amami, avocat, a estimé néanmoins, au nom de la LTDH, que :
« La grève de Ramzy a permis de faire revenir cette question sur le devant de la scène. Son objectif a été atteint. Il ne s’agissait pas de faire éclater tout de suite la vérité, mais de sensibiliser l’opinion publique. Les jugements ne seront pas justes tant que pas toute la vérité ne sera pas établie. »
Le combat de Ramzy Bettaieb et de la société civile qui a rallié sa cause est loin d’être terminé.