
« Si demain, quelque part en France, une grosse inondation ou un sinistre important met à la rue 6000 personnes, en moins de 24h la protection civile aura mis en place une mise à l’abri d’urgence répondant aux standards minimaux et satisfaisant aux besoins de base. Vous pouvez faire la même chose à Calais. »
Vous pouvez faire la même chose à Calais, et mobiliser en 24h les moyens de fournir aux 6000 exilé-e-s un abri contre le froid et les intempéries, un accès à l’eau, des lieux pour se laver et des toilettes en nombre suffisant, de la nourriture, des vêtements, des couchages et des couverture en suffisance, un ramassage des déchets, un accès aux soins et à un soutien psychologique pour les personnes qui en ont besoin. Ce qui est possible en cas de sinistre est possible à Calais.
Ce sera même plus facile à Calais, puisque les personnes que vous aideriez ont l’habitude de s’organiser, qu’elles construisent déjà des abris, qu’elles préparent leurs repas elles-mêmes, et qu’elles aideront volontiers les équipes de la protection civile.
Les réponses d’urgence ne valent que pour le très court terme. Pour aller au-delà, le Défenseur des droits dans son récent rapport vous a montré la voie : recenser les bâtiments vides et les espaces vacants, programmer et réaliser les aménagements nécessaires pour y accueillir des groupes de taille humaine, permettant une intégration de l’accueil des exilé-e-s dans le tissu urbain. Vos services peuvent vous soumettre sous quinzaine un état des lieux, un échéancier et un budget. L’argent investi créera des emplois dans le Calaisis, qui en a grand besoin.
À plus long terme, la présence d’exilé-e-s étant une donnée constante, il sera nécessaire d’intégrer leur accueil dans un projet de territoire qui s’attache aussi à résoudre les problèmes de mal-logement ou d’accès aux services publics auxquels sont confronté-e-s de nombreux-ses Calaisien-ne-s.
Mais les exilé-e-s ne viennent pas ici pour être logé-e-s. Ils et elles viennent en Europe pour construire leur avenir, travailler, être utiles au pays qui les accueille et à leur famille.
Or non seulement des centaines de demandeur-se-s d’asiles sont stocké-e-s dans le bidonville, en violation de la loi, puisque l’État a l’obligation de les héberger, mais aussi de plus en plus de personnes (peut-être deux cents à trois cents, leur nombre augmente rapidement) qui ont obtenu le statut de réfugié en France et vont donc y rester.
Accueillir, héberger et accompagner : une obligation légale
La première chose à faire est donc d’accueillir, d’héberger et d’accompagner les personnes qui choisissent de rester en France, plutôt que de les laisser sans avenir dans un bidonville. En ce qui concerne les demandeur-se-s d’asile, les réfugié-e-s et les mineur-e-s, il s’agit d’une obligation légale.
La deuxième chose est d’être ferme avec les autorités britanniques : refuser qu’elles reportent sur le territoire français les effets négatifs de leurs politiques migratoires (...)
Pour vous aider à faire et annoncer ces choix, si simples et qui dénoueraient la situation intolérable que vous avez jusqu’ici entretenue à Calais et ailleurs sur le littoral, voici un appel signé par 800 personnalités, et publié hier dans Libération. Chacun-e peut s’y joindre etle signer ici.
Ce texte a été publié par le blog Passeurs d’hopitalité, qui vise à informer, inviter à réfléchir, mieux faire comprendre, et sensibiliser à la situation des exilés à Calais.