
Si les expulsions vers les Comores sont toujours suspendues, la préfecture a renforcé ses activités de lutte contre l’immigration clandestine en mer. Dans un premier temps, la fermeture des frontières et la peur de la propagation du virus avait fortement limité les flux migratoires, mais l’activité semble reprendre peu à peu. Selon Julien Kerdoncuf, sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, plusieurs kwassas sanitaires seraient même arrivés la semaine dernière, sans pour autant être en lien avec le Covid.(...)
Actuellement, la priorité, c’est non pas d’intercepter, mais de refouler. On met fin à la tentative d’entrée sur le territoire, on arraisonne le bateau qui souhaite entrer, on lui fait faire demi-tour et on l’accompagne jusqu’à la sortie de nos eaux territoriales pour le renvoyer vers les Comores, en s’assurant qu’ils ont assez d’essence, que les capacités de navigation sont bonnes, etc. On ne met pas les gens en danger, évidemment. Si on ne peut pas refouler, on intercepte et dans ce cas-là, on amène les passagers du kwassa au centre de rétention administrative (CRA) et on les garde le plus longtemps possible pour pouvoir les éloigner. Mais parfois malheureusement, certains sont libérés par l’autorité judiciaire. (...)
Il y a eu des échanges à très haut niveau avec les autorités comoriennes pour que les expulsions puissent reprendre le plus tôt possible. Même si cela se discute surtout à Paris, je suis relativement optimiste sur le fait que cela sera le cas. Nous attendons un retour de l’Élysée à ce sujet. L’objectif, c’est d’avoir un sens de la responsabilité pour ne pas propager le Covid, sans pour autant accepter des dispositifs inapplicables et qui seraient une façon pour les Comores de cacher sa mauvaise volonté (d’accueillir les clandestins expulsés, ndlr). (...)