
Et si je tuais un policier… par un jour de folie ou par un jour de misère, par un jour de colère ou de manifestation qui dégénère… si d’un coup de pavé mal lancé, mal assuré, je laissais pour mort un représentant de la force publique, un gardien de la paix ou un de ces gendarmes républicains qui savent à peine ce qu’ils doivent réellement à la République… qu’adviendrait-il de moi ?
Me déchoirait-on de ma nationalité française, moi, le petit-fils d’anarchistes espagnols ? Je suis une troisième génération comme on chante dans les manifs de soutien aux sans-papiers, et, en cet été de sarkozye dégénérative, cela prend tout son sens....
...Toute personne appartenant à la Nation, au sens révolutionnaire du terme, est soumise aux lois de la République et bénéficie de sa protection. Si, depuis quelques années, cette appartenance a sans cesse été remise en cause par cette droite xénophobe, notamment via son fumeux débat sur l’identité nationale, il n’en reste pas moins que les immigrés naturalisés, les enfants d’immigrés, leurs petits-enfants sont français. Et cette nationalité, n’en déplaise à certains (et parfois même n’en déplaise à ces enfants eux-mêmes trop dégoûtés du sort qui leur est réservé…), cette nationalité donc ne peut pas se donner et se prendre comme on donnerait des bons points. Sinon, c’est l’idée même de la République que l’on assassine.
Si tel était le cas, pour ma part, je ne ferais plus partie de cette entité-là, qui n’aurait plus rien de républicaine, et je demanderais à être déchu de ma nationalité ! D’ailleurs, il faudrait que je refasse faire ma carte d’identité nationale qui est périmée depuis un certain temps. Je vais attendre un peu…