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"Je me sens épuisée, abusée" : le cri d’alarme du personnel médical des maternités
Article mis en ligne le 24 juin 2018

(...) Franceinfo a interrogé des soignants travaillant dans des maternités publiques, afin d’en savoir plus sur leurs conditions de travail.

(...) A travers la France, plusieurs établissements, comme les maternités de Guingamp (Côtes-d’Armor) ou de Bernay (Eure), vont bientôt fermer leurs portes. Bien d’autres craignent une même issue. Entre 2016 et 2018, plus de dix petites maternités ont cessé leur activité, selon Le Monde. Et en quarante ans, les deux tiers de ces établissements ont disparu.

En parallèle, des lits ferment dans bon nombre de maternités plus grandes, par mesure d’économie. "A la faveur d’une petite baisse d’activité, on nous a fermé des lits", relate Camille Lamboley, sage-femme à la maternité d’Orléans (Loiret). "Ces lits sont rouverts régulièrement, mais sans personnel", dénonce la jeune femme. Du côté de Blois (Loir-et-Cher), la maternité a perdu un tiers de ses lits – et du personnel en conséquence, rapporte Jean-Luc Lebrun, gynécologue obstétricien.

"On mange quand on peut, si on peut"
Quand des lits ou des maternités entières ferment, certaines grandes maternités voient leur activité augmenter un peu plus. "On fait 5 000 accouchements par an", rappelle Carole Alava, aide-soignante et auxiliaire de puériculture à la maternité du CHU de Toulouse (Haute-Garonne). En raison de la fermeture de maternités "périphériques", celle de Toulouse reçoit "toute la région", assure la soignante, également militante de Sud Santé Sociaux. "Ça amène ce boulet de canon de venues (...) On est surchargés", abonde Magali, aide-soignante, auxiliaire puéricultrice et militante CGT à la maternité de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Bon nombre de soignants témoignent, en conséquence, de conditions de travail particulièrement difficiles. En maternité physiologique, "on a moins d’une heure à passer avec chaque patiente", raconte Camille Lamboley, "sans compter toutes les entrées et les sorties". Sur une période de travail de douze heures, "en salle de naissance et aux urgences, on mange quand on peut, si on peut", poursuit-elle.

Le week-end, la sage-femme se trouve toute seule. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus sécurisant.

Jean-Luc Lebrun, gynécologue-obstétricien à la maternité de Blois
à franceinfo (...)