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"J’ai craqué, j’ai repris la voiture" : des usagers du train racontent ce qui les a contraints à renoncer
Article mis en ligne le 25 novembre 2018

Prendre le train plutôt que la voiture pour échapper à la hausse des prix du carburant : l’argument est régulièrement avancé, en plein mouvement des "gilets jaunes". Mais les désagréments du réseau ferroviaire poussent parfois certains usagers à reprendre le volant. Franceinfo a recueilli les témoignages de ceux qui ont dû s’y résigner.

(...) le train, pour Isabelle, c’était avant. Avant que la ligne TER Angoulême-Limoges ne soit suspendue pour "un problème de géométrie des voies". Finalement, les travaux prévus n’ont jamais été réalisés et la ligne reste fermée. "On nous a dit que la ligne était pourrie, trop dangereuse pour les usagers", commente Isabelle, qui renvoie aux articles de La Charente libre. Le Monde aussi en a parlé. La SNCF a mis en place des bus de remplacement pour pallier ce manque. "Mais ils sont complets car il n’y en a pas assez", affirme Isabelle, qui explique qu’une quarantaine de personnes prenaient ce TER chaque jour.

Alors si en plein mouvement des "gilets jaunes", les automobilistes sont invités à laisser leur voiture au garage pour privilégier les transports en commun, la quinquagénaire, elle, a repris le volant. Quelque 70 kilomètres parcourus chaque jour et deux pleins d’essence chaque mois. C’est là que le bât blesse (...)

Pour Corinne, ce n’est pas le TER, mais le TGV entre Quimper (Finistère) et Lorient (Morbihan) qui a été supprimé. "Juste avant l’été 2017, la SNCF a décidé de revoir la circulation et le nombre des trains pour améliorer la ligne et mettre Paris à 3 heures de Lorient. Depuis, mon TGV de 8h06 est supprimé", regrette cette assistante sociale de 55 ans, qui effectuait ce trajet depuis deux ans. "Pendant des années, j’ai pris ma voiture pour aller travailler à Lorient. Quand mon service a déménagé pour s’installer près de la gare, j’ai opté pour le train, matin et soir." Elle avait sauté sur l’occasion : "Dans le train, je pouvais lire et je n’avais pas la fatigue de la route et la tension nerveuse." Elle aussi passait son trajet avec une amie.

Aujourd’hui, Corinne fait "parfois la route" avec cette amie. Car elle s’est résignée à reprendre la voiture, mais "avec regret et une fatigue supplémentaire". (...)

elle n’est pas la seule à nous avoir confié ne plus trouver l’horaire qui correspond à ses besoins, et abandonner le train avec grand regret. Retards, annulations, affluence dans les trains... Chaque cas est particulier, mais traduit, dans les toutes petites gares, le sentiment de voir un mode de transport public s’amenuiser, pour ces personnes qui vivent en milieu rural, par choix, ou parce que leur budget ne permettait pas de s’installer en ville. (...)

se garer aléatoirement loin de la gare implique d’arriver encore plus tôt pour espérer attraper un TER." "C’est devenu le paramètre bloquant", explique ce chercheur qui a travaillé à Paris avant d’être muté à l’université de Bordeaux le 1er juin 2017. "Je ne trouvais pas de place, donc je suis revenu assez vite à la solution voiture, en évitant la rocade bordelaise."

"On nous oblige à être pollueurs et on nous taxe" (...)