Condamné à Colmar, David, un Girondin, a sollicité, en vain, la grâce de François Hollande, en la conditionnant à l’ouverture d’un « grand débat de société »

(...) « Faucheur volontaire » assumé, il avait participé au saccage d’une parcelle de vigne OGM expérimentale sur le site de l’Inra de Colmar en août 2010. Cela lui avait coûté une condamnation à une peine de substitution de soixante jours-amendes, pour un total de 1 200 euros. Il vient d’épuiser tous les recours possibles, jusqu’à la grâce présidentielle. (...)

Selon l’expression consacrée, le ministère de la Justice lui a fait savoir qu’il avait « été procédé à un examen attentif de sa demande », mais qu’il n’avait « pas paru possible de lui réserver une suite favorable ». Sans emploi après une expérience malheureuse dans la plâtrerie alternative, allocataire du RSA, il dit ne pas être en mesure de régler la somme qu’on lui demande. Il pourrait échapper à sa peine en apportant la preuve de son insolvabilité. Mais il s’y refuse, jugeant ce procédé « inéquitable ». Il attend sereinement sa prochaine convocation devant le juge d’application des peines.

Dans son courrier à François Hollande, David Fojtick liait à sa demande de grâce cette condition exclusive : que le président annonce l’ouverture d’un « grand débat de société » sur les OGM, associant toutes les parties prenantes, jusqu’à Monsanto. Son insuccès prévisible ne l’empêche pas de consacrer désormais toute son énergie à cette quête. (...)