
Le premier ministre est notamment soupçonné d’avoir offert des avantages divers en échange d’une couverture plus favorable dans un journal et sur un site d’information israéliens. Il était déjà cerné par les affaires, le voilà mis en examen. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a été mis en examen, jeudi 21 novembre, pour abus de confiance, corruption et malversation dans trois affaires différentes, a annoncé le procureur général du pays.
Dans le cadre du « dossier 4 000 », le plus sensible, la justice soupçonne Benyamin Nétanyahou, en charge du ministère des communications de 2012 à 2017, d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de la société de télécoms Bezeq, Shaul Elovich, en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias du groupe, le site Walla.
Dans le cadre d’un autre scandale, surnommé « le dossier 1 000 », Benyamin et Sara Nétanyahou et leur fils Yaïr sont suspectés d’avoir bénéficié des largesses de deux milliardaires, le producteur de Hollywood Arnon Milchan et l’Australien James Packer. M. Milchan leur aurait notamment fourni des livraisons régulières de champagne et de cigares, ainsi que des bijoux pour Mme Nétanyahou, pour un montant total de 240 000 euros. Le premier ministre a assuré qu’il s’agissait de cadeaux entre amis, mais la presse israélienne affirme que les enquêteurs ont identifié des demandes précises, formulées par le couple.
Arnon Milchan aurait cherché, selon les enquêteurs, à obtenir une extension de son visa aux Etats-Unis et à bénéficier de l’aide du premier ministre pour promouvoir ses intérêts sur le marché de la télévision. Surtout, M. Nétanyahou aurait soutenu un projet de législation – finalement rejeté – réduisant les impôts pour les citoyens rentrant en Israël après un long séjour à l’étranger.
Le dirigeant du Likoud, qui nie avoir commis la moindre infraction, risque jusqu’à dix ans de prison pour le chef de corruption et trois ans pour chacun des deux chefs d’inculpation de fraude et d’abus de confiance.
Si l’acte d’accusation n’oblige pas M. Nétanyahou à démissionner, il pourrait bien être poussé à quitter ses responsabilités dans un pays en pleine impasse politique. (...)