Ayant réussi à s’échapper d’Ukraine, en sortant par la fenêtre pendant que les flics entraient chez elle à six heures du matin, Inna Shevchenko a passé la frontière polonaise d’où elle a pris un avion pour Paris, où elle a été accueillie au Lavoir Moderne Parisien, à la Goutte d’Or – un théâtre menacé d’expulsion.
C’est à partir de leur nouvelle base parisienne que les Femen entendent poursuivre leur action, formant à leur nouveau style de guérilla la nouvelle génération de féministes qu’elles incarnent.
(...) Accusée à son tour de « hooliganisme », elle risque cinq ans de prison dans son pays, et entend demander l’asile politique en France.
Ici, elle rejoint le groupe des Femen françaises qui se sont déjà distinguées pour leur action « No charia », protestant contre les pays musulmans, présents aux Jeux olympiques, qui n’accordent pas les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes.
On se souvient aussi de la première action des Femen en France, place des Vosges, devant la maison de Dominique Strauss-Kahn, où elles étaient venues, d’Ukraine et de Pologne, avec comme mot d’ordre « Shame on you »… Tout en lessivant le sol, elles ont chanté « Voulez-vous coucher avec moi ce soir ». Puis elles ont hurlé sous ses fenêtres « Descends, si t’es un homme ». Il parait que DSK a dû déménager depuis…
Les mêmes sont aussi allées en Biélorussie, en décembre dernier, pour fêter l’anniversaire de la « réélection » de Loukachenko en manifestant deux minutes devant le QG du KGB à Minsk en réclamant la libération des prisonniers politiques. Cette fois, les Femen ont eu peur pour trois de leurs militantes, parmi lesquelles Inna Shevchenko, ainsi que Oksana Shachko et Alexandra Nemchinova. Les trois ukrainiennes avaient d’abord réussi à s’enfuir, mais elles ont été interpellées à la gare de Minsk et conduites à 200 kilomètres de là, les yeux bandés. Puis, en forêt, elles ont été aspergées d’essence et menacées d’être flambées. Ils les ont ensuite battues et leur ont coupé les cheveux, avant de les abandonner dans les bois, nues, sans papiers. (...)