
La FNAIM s’apprête à créer un fichier national recensant les locataires mauvais payeurs. Baptisé Arthel, il sera uniquement consultable par les professionnels de l’immobilier.
Recenser les locataires mauvais payeurs ! Tel est l’objectif du futur fichier national sur lequel planche la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). Baptisé Arthel, ce fichier des incidents de paiement devrait voir le jour le 1er janvier 2021 dans la foulée de l’entrée en vigueur de la future loi Nogal, du nom du député LREM de la Haute-Garonne Mickaël Nogal. Visant à « restaurer la confiance entre propriétaires et locataires », sa proposition de loi doit être examinée en mai par le Parlement. (...)
Cela fait plus de dix ans que la FNAIM plaide pour la seconde solution et la création d’un tel fichier national. En vain jusqu’à maintenant. « Il s’agit d’un instrument avant tout dissuasif, nous permettant de faire baisser le risque d’impayé en incitant les locataires à ne pas se faire recenser », résume le professionnel qui promet des garde-fous. (...)
Le fichier recensera les mauvais payeurs « à partir de trois mois de loyer de retard tant que leur dette ne sera pas apurée », précise-t-il. Dès les paiements régularisés, leurs données seront retirées du fichier. À défaut, elles seront conservées trois ans maximum, soit l’équivalent de la durée d’un bail. Quant à la gestion du fichier, la FNAIM se dit prête à l’ouvrir aux associations de consommateurs et assure avoir obtenu un feu vert de principe de la Commission nationale Informatique et Libertés (Cnil) et un accord de compatibilité avec les règles de protection des données (RGPD) fin décembre 2018.
La Cnil prudente
Interrogée, la Cnil se montre plus prudente. « La Commission n’a pas eu spécifiquement connaissance du projet de la FNAIM, précise-t-elle. (...)
Un point de vue que partage le groupe Particulier à particulier. « Attention aux éventuelles dérives, prévient la présidente de PAP Corinne Jolly. Il faut pouvoir contrôler ce fichier et vérifier sa mise à jour régulière afin que le locataire qui a réglé sa dette soit correctement désinscrit », conclut-elle, sans s’opposer sur son principe. Le groupe est lui-même détenteur d’un fichier recensant les escrocs aux petites annonces immobilières.