
Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, tout en annulant l’exposition consacrée à l’auteur Bastien Vivès, défendait ce dernier. Et soulignait que ses œuvres n’avaient jamais fait l’objet d’une plainte pour « diffusion d’images pédopornographiques ». L’association Innocence en Danger a porté plainte contre Vivès et deux de ses éditeurs, Glénat et Les Requins Marteaux, ce lundi 19 décembre.
L’affaire Bastien Vivès s’étend désormais jusqu’à la justice. Quelques jours après l’annulation de l’exposition des œuvres du dessinateur prévue par le FIBD d’Angoulême en 2023, l’association Innocence en Danger a confirmé le dépôt d’une plainte pour « diffusion d’images pédopornographiques », « incitation à la commission d’agressions sexuelles sur mineurs » et « diffusion à un mineur de messages violents » dans trois albums de l’auteur.
Elle vise Bastien Vivès et deux de ses éditeurs, Les Requins Marteaux et Glénat, qui ont respectivement publié La Décharge mentale (2018) et Les Melons de la colère (2011), d’une part, et Petit Paul (2018), d’autre part.
Ce dernier titre avait fait l’objet d’une polémique l’année de sa parution. Il met en scène Paul, un garçon d’une dizaine d’années doté d’un pénis à la taille démesurée. Au cours de ses pérégrinations, il croise différents personnages, avec une conclusion quasi systématique, des rapports sexuels de diverses natures. (...)
La maison invoquait la caricature et une situation « irréaliste ». Une plainte avait été déposée par l’association internationale Face à l’inceste en 2018, classée sans suite quelques mois plus tard pour « absence d’infraction ».
Une “provocation” ?
La plainte de l’association Innocence en Danger, que RMC a pu consulter, souligne que les trois albums mis en cause représentent « une provocation à la commission d’abus sexuels sur mineurs pour des personnes fragiles qui pourraient penser que de telles relations sont la norme ». Elle cite également des propos de Bastien Vivès tenus en 2017 (« Moi l’inceste ça m’excite à mort »), dans le cadre de la promotion de la BD Une sœur (Casterman), qui n’est pas visée par la procédure.
Quant aux éditeurs, l’association assure que la mise en vente des albums participe de la « banalisation de comportement d’abus sexuels sur jeunes mineurs et [de] la propagation de la banalisation de l’inceste ». (...)