
Alors que le gouvernement prépare une nouvelle loi sur l’immigration, la question des jeunes étrangers vivant en France se pose avec acuité. La circulaire Valls de novembre 2012 permet, à des conditions très restrictives, la régularisation des jeunes étrangers à leur majorité s’ils ont été scolarisés depuis l’âge de 16 ans, s’ils vivent avec un parent proche et si leurs résultats scolaires satisfont le préfet. Un millier de jeunes ont été régularisés en 2013. C’est très peu. Pire. D’autres jeunes, vivant en France depuis des années et satisfaisant aux critères de la circulaire en sont exclus, son application n’étant pas rétroactive. Leur situation n’est pas tenable. Ils doivent être régularisés rapidement.
Arrivés en France, enfants ou adolescents, sur décision de leurs parents, avec un membre de leur famille ou seuls, ils ont rejoint un parent installé en France qui n’avait pu recourir à la procédure du regroupement familial. Mineurs, ils ont été accueillis et scolarisés, ils ont étudié dans ce pays, y ont établi des liens personnels, ils y projettent leur vie familiale et leur avenir professionnel. Les préfectures refusant de leur délivrer le document de circulation pour étranger mineur (DCEM) qui leur aurait permis de voyager, ils ont été contraints de « couper les liens » avec leur pays d’origine, ils y sont devenus « étrangers ». En France, le jour de leurs 18 ans, ces jeunes devenus « étrangers en situation irrégulière » s’engagent alors dans un parcours du combattant, dont ils ne sortiront pas indemnes (...)
La circulaire Valls de régularisation exceptionnelle a occulté l’existence de ces jeunes, établis depuis de longues années et aggravé leur situation. Aucune perspective ne leur est proposée, que celle de repartir. A ces jeunes courageux, attachés à ce pays, leur pays, il est urgent d’offrir une issue afin qu’enfin ils puissent vivre librement et envisager leur avenir de façon sereine. Seul un titre de séjour vie privée et familiale pérenne sera le garant de leur avenir.