
Face à la presse, ils restent sur leurs gardes. Peu acceptent de parler aux journalistes et leurs actions s’opèrent dans la plus grande discrétion. Toute fuite est proscrite. Dans le groupe, ils sont syndicalistes, anarchistes, chômeurs ou artisans. Une bonne trentaine vraisemblablement. Peut-être un peu plus. Le collectif Action Gers, qui fait parler de lui depuis quelques jours, est né de la résistance contre la réforme des retraites. De ces assemblées générales, improvisées sur le bitume, après chaque défilé.
(...) En octobre, un tract anonyme appelait à embouteiller la capitale gasconne. Comment ? En garant une soixantaine de voitures sur chaque grand rond-point de la ville. Et puis, ils ont participé au blocage de la base Intermarché à Lectoure, pique-niqué devant le tout nouveau Quick distribuant des tracts « Bouffons gras ! Crevons plus vite et engraissons-les », ou investi la Chambre de commerce et d’industrie lors d’une conférence sur l’écoconstruction.
« Ils font partie de l’extrême gauche. Et ce sont des purs et durs... », livre brièvement un agent des renseignements. Participer en tant qu’observateur à l’une de leurs réunions doit relever, au préalable, d’un débat en interne. « La presse a besoin de nous, nous n’en avons pas besoin », explique un membre de sensibilité anarchiste. La date et l’heure des actions menées sont envoyées par e-mail. Et rien ne doit filtrer. « On ne veut surtout pas avoir de comité d’accueil », précise un autre fidèle du collectif. (...)