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« Il y a urgence » : à Paris, 150 paysans dénoncent une PAC qui détruit leurs emplois
Article mis en ligne le 27 mai 2021

Près de 150 paysannes et paysans ont bloqué le siège de Pôle emploi jeudi à Paris pour dénoncer les premiers arbitrages rendus par le gouvernement concernant le futur plan stratégique national de la PAC. Avec la Confédération paysanne, ils ont demandé une politique agricole sauvegardant l’emploi paysan.

Les activistes ont fait tintinnabuler des sonnailles, tandis qu’ils installaient une grande banderole « Une PAC pour l’emploi » sur la façade du bâtiment. Selon eux, la Politique agricole commune (PAC) détruit plus d’emplois paysans qu’elle n’en crée. Cette action, organisée par la Confédération paysanne, visait à dénoncer les premiers arbitrages rendus le 21 mai par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, concernant l’écriture du futur plan stratégique national (PSN) de la PAC.

Les militants ont bloqué l’avenue du Docteur Gley, dans le 20e arrondissement, en érigeant des barricades composées de bottes de paille, de palettes en bois et de poubelles. Des paysannes et paysans se sont attachés avec des arm-locks — bras verrouillés, en français, des tubes dans lesquels les militants peuvent s’attacher — pour retarder une éventuelle expulsion par les forces de l’ordre.

Une délégation de paysans a pu être reçue par la direction de Pôle emploi, qui s’est dans un premier temps montrée incrédule face aux demandes des militants, avant de « s’engager à transmettre les revendications au cabinet d’Emmanuel Macron », a affirmé à Reporterre l’un des membres de la délégation. Dans l’après-midi, Paul Delduc, conseiller énergie, environnement, transports et agriculture à l’Élysée, a proposé un rendez-vous à la Confédération paysanne dès la semaine prochaine. (...)

Peu après 14 heures, une vingtaine de cars de CRS a encerclé les manifestants repliés devant le bâtiment, laissant place à des bousculades. Des affrontements violents ont eu lieu ; les activistes levant les mains en l’air face aux policiers faisant usage de plusieurs coups de matraque et de gaz lacrymogènes. Au moins deux personnes ont été blessées, l’une au crâne et l’autre aux coudes, après avoir été traînée au sol. « Ce sont des chiens de garde : on leur dit “attaque”, ils attaquent. On vient pour faire entendre nos voix et notre détresse, on veut que la PAC soit mieux distribuée et nous, ce qu’on récolte, ce sont des coups », a indiqué Célyne, productrice laitière en Savoie, qui est venue pour soutenir ses amis maraîchers « qui ne touchent pas un rond de la PAC ». (...)