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Il faut accueillir la famille Mamoï
Article mis en ligne le 24 août 2012

Affaire Mamoï : attente d’un jugement qui fera date pour le droit à l’hébergement.

(...) Suite du combat

A la fin de l’hiver 2012, la famille Mamoï est à la rue. Mais avec leurs avocates Maître Amar et Maître Vernet, elle est l’une des premières familles à gagner un référé liberté hébergement. La Préfecture est mise dans l’obligation de les loger. Le bras de fer commence : le 10 avril 2012, la Préfecture indique à la famille l’adresse de l’hôtel où elle doit se rendre, mais le 12 avril, elle la place en centre de rétention ! Le 13 avril, la famille est libérée à l’issue d’une longue audience au tribunal administratif de Lyon, et placée dans un autre hôtel. Mais l’OQTF est maintenue. La famille est assignée à résidence pour 45 jours. Il faut pointer tous les lundis et tous les jeudis.

Malgré les changements politiques du printemps 2012, le bras de fer de la Préfecture continue. L’assignation à résidence est renouvelée pour quarante-cinq jours supplémentaires. Courant juillet, la Préfecture dépose un recours pour contester à le droit à l’hébergement de la famille. Le recours est rejeté immédiatement par ordonnance par le Tribunal Administratif. Le 28 juillet, une nouvelle assignation à résidence est notifiée par la Préfecture. Du jamais vu, et pour cause, l’assignation à résidence ne peut être légalement renouvelée qu’une fois. Maître Vernet parvient à lever cette assignation à résidence lors d’une audience le 2 août. Quelques jours plus tard, la Préfecture fait appel de ce jugement. La famille apprend au même moment qu’elle est convoquée le 9 août au service consulaire de l’ambassade d’Azerbaïdjan à Paris pour examiner la possibilité de délivrer des laissez-passer et organiser le départ. Depuis cet entretien, la famille vit encore et toujours dans la peur en attendant la réponse des autorités azerbaïdjanaises quant à la délivrance des laissez-passer.

Mariam s’apprête à rentrer en CE2 et Atar en CE1. (...)

Le lundi 20 août, nous apprenons qu’en plus de la procédure d’appel lancée contre la levée du deuxième renouvellement de l’assignation à résidence, la Préfecture dépose une nouvelle requête pour contester son devoir d’hébergement dela famille. Son argument : ce devoir n’est plus justifié à partir du moment où « le préfet fait usage de ses pouvoirs relatifs à la reconduite forcée des intéressés ». (...)

Le jugement attendu d’ici une semaine fait peser sur le juge une responsabilité énorme quant à la position de la France sur l’application du droit à l’hébergement. De nombreux autres dossiers attendent.

Pour témoigner de son combat, Nane Mamoï sera présente samedi 25 août à l’Université d’été du Parti socialiste à La Rochelle.