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IN MEMORIAM : AARON SWARTZ – SUICIDÉ PAR LE SYSTÈME
Article mis en ligne le 14 janvier 2013

Le militant contre la censure et informaticien de génie Aaron H. Swartz s’est suicidé hier à New York, à l’âge de 26 ans. Il était profondément perturbé par l’action en justice engagée contre lui par la justice américaine dans l’affaire JSTOR – une affaire qui n’est pas sans rappeler Wikileaks et dans laquelle il risquait 30 ans de prison.

Le jour de sa mort, Swartz avait été en communication avec le procureur, très hostile à son égard, qui lui avait signifié vouloir le poursuivre sur un certain nombre d’accusations très graves – et cela alors que JSTOR avait retiré sa plainte. La famille de Swartz accuse clairement la justice américaine d’avoir provoqué la mort de leur fils.

(...) Pour la famille, tant la justice que le MIT sont directement responsables du climat ayant provoqué la mort de Swartz. « Les décisions prises par les autorités judiciaires du Massachusetts ains que par le MIT ont contribué à sa mort. Le procureur US a déposé une liste d’accusations exagérément dures, menaçant d’envoyer Aaron en prison pour 30 ans, afin de punir un crime supposé qui n’a fait aucune victime. » (...)

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Le MIT, la célèbre école de technologies américaine, qui avait porté plainte après le piratage de la base JSTOR en 2010, n’a pas écarté d’un revers de main sa responsabilité. Au contraire, dans une tentative d’apaisement alors que le site internet du MIT est attaqué par des Anonymous qui veulent rendre hommage à Swartz, son président Rafael Reif a fait savoir qu’il avait demandé une enquête interne sur les responsabilités du MIT. "J’ai demandé que cette analyse décrive les options que le MIT avait et les décisions que le MIT a prises, de façon à comprendre et à tirer des enseignements des actions entreprises par le MIT", écrit le président de l’institution dont nombre d’étudiants étaient admiratifs du parcours d’Aaron Swartz.

Pour télécharger les articles de la base JSTOR, qu’il n’a finalement jamais mis en ligne, Swartz avait écrit un script Python, et utilisé utilisé un compte du MIT dont il n’était pas membre. Il avait aussi utilisé de fausses adresses MAC pour contourner les mesures de blocage mises en place.

Alors que JSTOR avait abandonné les poursuites et même décidé il y a quelques jours de rendre gratuit l’accès à 1200 publications scientifiques autrefois réservées à ceux qui les achetaient, le MIT et la justice américaine avaient décidé de maintenir la procédure pénale. (...)