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P’tit Billet
" IL N’Y A RIEN DE PIRE QUE DE GÂCHER UNE BONNE CRISE. "
Lionel de Cahors P’tit Billet 03-12
Article mis en ligne le 8 février 2012
dernière modification le 25 septembre 2012

Qui n’a pas encore dans l’oreille le fameux "C’est ben vrai, ça !" rendu célèbre par la mère Denis. Elle nous a quitté le 17 janvier 1989, dans sa 96ème année, au prieuré de St Hymer. Plus de 40 ans après la première campagne qui l’a fait connaître et rendu célèbre, elle reste très présente dans la mémoire du public.

En lisant la phrase prononcée par Thomas Enders au Forum économique de Davos : "Il n’y a rien de pire que de gâcher une bonne crise", j’ai pensé immédiatement au bon sens de la mère Denis dans un réflexe de survie.

Pour le président exécutif d’Airbus et membre du groupe Bilderberg, l’Europe ne mène pas assez de réformes, notamment en ce qui concerne le marché du travail. Malgré l’état pitoyable de notre planète avec ses plus de deux cents millions de chômeurs, ses contestations sociales un peu partout, une pauvreté inadmissible et un dérèglement climatique très inquiétant, il régnait à Davos une atmosphère de confiance…

Milton Friedman, l’un des plus ardents défenseurs du libéralisme, l’aurait approuvé, lui qui avait si bien compris l’utilité des crises pour imposer aux populations les potions ultralibérales les plus amères. "Seule une crise, réelle ou supposée, produit un vrai changement. Lorsqu’elle se produit, les mesures prises dépendent des idées alors en vigueur", disait-il.

Mais quels changements ? Naomi Klein pour sa part, soulignait dans son livre La stratégie du choc que cette théorie développée par Milton Friedman après un désastre permettait d’annihiler ou d’amoindrir les capacités critiques de la population pour faire passer les mesures les plus drastiques. Face à cette nouvelle crise dont l’ultralibéralisme est l’unique responsable, la doxa en vigueur consiste à réduire sans relâche le coût du travail, laminer les protections sociales, flexibiliser l’emploi au maximum et détruire les dernières garanties dans le Code du travail.

Rappelons que Thomas Enders, surnommé l’"Allemand à la poigne de fer", était fortement impliqué dans l’affaire EADS où plus de 10.000 emplois furent sacrifiés par l’incompétence des dirigeants et dans le scandaleux délit d’initié qui s’en suivit.

Selon le rapport de l’Autorité des marchés financiers, Thomas Enders avait bel et bien vendu 50.000 actions en novembre 2005 qui lui ont rapporté environ 711.000 euros. Pourtant, il n’avait pas de problème de salaire : en 2006, sa rémunération brute totale dépassait 1,7 million d’euros !
(...)

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