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l’Humanité
Hôpitaux : la colère redouble malgré la prime et la visite de Macron
Article mis en ligne le 20 mai 2020

Les syndicats, associations et collectifs des personnels hospitaliers envisagent une journée nationale de mobilisation mi-juin. Car après le versement prochain de la « prime Covid », le gouvernement semble envisager un nouveau coup d’accélérateur de ses politiques libérales dans les hôpitaux publics.

Dans un communiqué commun publié ce vendredi, ces organisations, parmi lesquelles l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), la CGT ainsi que les collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, à la tête du mouvement social dans la santé depuis plus d’un an, appellent à nouveau à un « plan massif d’investissement » pour l’hôpital. Ce plan devrait répondre aux trois grandes revendications portées par les salariés de ce secteur : plus de personnels, des réouvertures de lits pour une meilleure prise en charge des patients, ainsi qu’une « revalorisation de l’ensemble des carrières » pour les rendre enfin attractives. (...)

l’amende honorable présidentielle n’augure en rien d’un changement de politique gouvernementale et la satisfaction des revendications portées par les personnels pourrait passer par un nouveau coup d’accélérateur des mesures de dérégulations. « Je n’ai pas envie non plus qu’on revienne à l’étape d’avant », a ajouté Emmanuel Macron. C’est pourquoi « oui, on va investir », expliquant avoir « demandé au ministre un travail express » sur le sujet. « C’est un investissement et pas une dépense. » Signe que le gouvernement n’a pas abandonné son idée de casse du statut de fonctionnaire, en cours dans sa réforme de la fonction publique, Olivier Véran s’est interrogé sur le maintien de ce « cadre unique », avouant mettre « les pieds dans le plat » et assurant qu’il ne s’agissait pas « de tout faire exploser ». Un communiqué du ministère de la Santé, publié vendredi, en esquisse les contours : « Outre des revendications salariales portées par les professionnels, ce sont les fondations mêmes de la politique de ressources humaines à l’hôpital qui doivent être questionnées et modernisées. » Les services d’Olivier Véran assurent vouloir associer « les partenaires sociaux » à ces travaux. (...)

cette prime « ne doit pas devenir un solde de tout compte », a prévenu la fédération FO des Services publics et de Santé, regrettant que la prime n’ait pas été portée « à hauteur minimale de 1 500 euros » pour tous les soignants. Un avis partagé par la Coordination nationale infirmière, pour qui « tous les agents ont fait preuve d’une résilience hors norme ». « Une prime ne nous fera pas taire », a-t-elle averti. Dès jeudi, à la Pitié-Salpêtrière, Asdine Aissiou, de la CGT, expliquait : « On va attendre de voir si le gouvernement tient ses engagements. Sinon la corde, qui est en train de craquer, elle va péter. Et dans la rue, il n’y aura pas que des blouses blanches, mais tous ceux qui étaient sur les balcons. »