À Athènes on s’accroche au vent qui tourne et qui ne se stabilise pas encore. Dans le centre-ville, nos retraités néo-paupérisés, proposent aux passants abondants, billets de loterie et autres mouchoirs de poche, fatalement jetables. La vie se fait très belle sur les terrasses des cafés, les touristes sont de grand retour et au pays soluble, le gouvernement de la gauche, un... moment radicale, patauge plus embourbé que jamais dans sa... solution infinie.
(...) SYRIZA ou pas au pouvoir, les Grecs n’ont guère envie de renflouer les caisses d’un État prédateur et qui n’offre plus aucune garantie sociale en échange, aux hôpitaux par exemple mouroirs, où il est souvent réclamé aux patients... alors élus, d’apporter médicaments, seringues, bandages et autres thermomètres du pays réel.
Déjà, tout le monde conçoit que le supposé grand chantier de la justice enfin fiscale annoncé par le gouvernement SYRIZA/ANEL, reste absolument soumis aux exigences comptables imposées d’abord par la Troïka, et seulement ensuite loin derrière, aux besoins du pays interne, et cela, sans tenir compte en plus, du fait que la généralisation obligée des moyens de paiement virtuels, toujours sous prétexte de lutte contre la corruption, voire, contre le terrorisme, n’est qu’une mesure prétotalitaire imposée par les élites du dernier financierisme. (...)
. La Grèce a... honoré la tranche du mois et de la dette envers le FMI, en (ab)usant du montant de sa cotisation, tandis que les BRICS ont officiellement invité notre pays à y prendre partie ; Panagiotis Roumeliotis, ancien représentant de la Grèce auprès du FMI vient d’être nommé par le gouvernement Tsípras à la tête d’une structure qui ouvrera paraît-il la voie à une telle adhésion. (...)
Côté SYRIZA c’est visiblement l’entrée dans l’ère du... symbolique. Les femmes de ménage qui campaient devant le ministère des Finances depuis leur licenciement il y pratiquement deux ans, viennent d’être réembauchés par Yanis Varoufákis ; à l’exception des contractuelles.
De même, la radiotélévision publique ERT revient... après une certaine fusion avec la structure mise en place par le gouvernement Samaras (NERIT), son nouveau directeur, un journaliste connaisseur des lieux ayant occupé ce même poste entre 2010 et 2012, durant la première période du mémorandum pour faire court.
Cette nomination, entre autres, a motivé la rédaction d’une protestation au ton très sec, de la part d’un collectif de journalistes (dont une députée actuellement élue SYRIZA), dénonçant “ce manquement face aux engagements de renouveau”. Le gouvernement voudrait bien faire dans les symboles des luttes qu’auraient enfin abouti grâce à ses actions, peine pratiquement perdue malgré la bonne volonté des (rares) médias pro-SYRIZA. (...)
À Athènes le vent qui tourne, finirait par se stabiliser d’après les médias dominants. C’est possible mais rien ne sera plus jamais certain, à part l’impossibilité de développer un programme radical contre l’austérité dans le cadre de la zone euro et dans celui de l’UE d’ailleurs.