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Futura-Sciences
Hikari, à Lyon, le premier quartier à énergie positive de France
Article mis en ligne le 29 septembre 2015
dernière modification le 24 septembre 2015

Récemment inauguré à Lyon, un îlot rassemblant logements, commerces, bureaux et parkings devrait produire davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Ce principe de « l’énergie positive » est déjà concrétisé sur une centaine de bâtiments en France mais c’est la première fois, assurent ses promoteurs, qu’il est appliqué à un petit quartier.

(...) Hikari (lumière en japonais) est composé de trois bâtiments portant chacun le nom japonais de points cardinaux : des bureaux (loués au cabinet international d’expertise comptable Deloitte), 32 logements et un troisième édifice dédié à des usages tertiaires et surmonté de quatre « villas » en duplex. Au total, 12.800 mètres carrés, dont 7.500 m2 de bureaux, 4.000 m2 de logements, 1.000 m2 de commerces et un parking de 88 places. « On s’y retrouve en mêlant bureaux et logements car on n’a pas les mêmes cycles d’utilisation de l’énergie », souligne Benoît Bardet. Les bureaux sont désertés la nuit quand l’occupation des logements est maximale.

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) recense 333 bâtiments à énergie positive en service ou sur le point d’être livrés en France. Parmi eux figurent beaucoup de maisons individuelles et d’écoles mais aussi, et de plus en plus, des bureaux. Jusqu’à ce jour, cependant, il n’en existait pas associant bureaux, commerces et habitations. Si Hikari affiche un tel accent nippon, c’est qu’il est l’œuvre de Kengo Kuma, architecte de la lumière et de la transparence. Le projet a aussi bénéficié d’une aide importante du Nedo (l’Ademe japonais) et Toshiba a été retenu comme chef de file de la partie industrielle. (...)

Produire 0,2 % d’énergie en plus

L’ensemble est conçu pour consommer 1.500 MWh d’énergie primaire, soit 50 % à 60 % de moins que la réglementation thermique actuelle (pourtant récemment durcie) et produire environ 0,2 % d’énergie en plus. Pour y parvenir, toutes les recettes de l’architecture bioclimatique ont été mises en œuvre, faisant la part belle à la lumière et à la ventilation naturelle. Les toits des bâtiments et l’une des façades sont bardés de cellules photovoltaïques et la géothermie est mise à contribution. Un système produit de l’eau froide grâce à la chaleur de la cogénération et au froid de la nappe phréatique. L’éclairage est assuré par des diodes électroluminescentes (Led) de nouvelle génération.

Les bâtiments sont truffés de capteurs et autres gadgets made in Japan, qui permettent par exemple aux stores de se relever automatiquement lorsque l’on pénètre dans son bureau. Le tout est piloté de manière centralisée pour calculer en temps réel et au plus juste la production d’énergie nécessaire. « Le bâtiment sent ses habitants et s’adapte à eux », résume-t-on chez Toshiba.
Un engouement pour la construction écologique

Bâtiment à énergie positive ne veut pas pour autant dire autonome en énergie : une partie des besoins est couverte par une petite centrale à cogénération fonctionnant à l’huile de colza. Une chaudière à gaz est également prévue en cas d’urgence. Hikari est, bien sûr, plus cher que des bâtiments conventionnels mais le surcoût a été « assez largement » pris en charge par les partenaires japonais, fait-on valoir chez l’aménageur. (...)

« À l’évidence, un certain nombre d’innovations développées par Hikari pourraient devenir la norme », souligne le responsable, en pointant, en face, le chantier d’un nouveau quartier où les usages de l’énergie seront aussi mutualisés. (...)