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Article mis en ligne le 24 juin 2013

Le bruit courait depuis quelques jours, porté par les travailleurs sociaux qui avaient été avertis en avant-première. L’information a été confirmée hier : la Préfecture de Grenoble expulse du dispositif d’urgence près de 600 personnes en situation précaire. Les associations n’ont pas tardé à réagir. A commencer par le collectif la Patate Chaude. Retour sur cette décision inattendue qui a mis le feu aux poudres.

« C’est très grave, inhumain… lamentable. » Yvon Sellier, du collectif La Patate Chaude, qui lutte pour l’accès pour tous aux droits fondamentaux ne mâche pas ses mots. En cause : la décision, annoncée par la Préfecture*, de l’arrêt brutal du dispositif d’urgence, pour raisons budgétaires. « Nous l’avons d’abord appris par des rumeurs, puis de sources sûres. »
Un proche du dossier confirme : « Le 13 juin dernier, lors d’une grosse réunion en préfecture, le sous-préfet a annoncé qu’il n’y avait pas d’enveloppe complémentaire pour l’Isère. » D’où la possibilité de ne financer qu’un peu plus d’une centaine de places à l’année, à partir de maintenant. « La consigne est donc donnée de fermer les structures. La seule solution qu’a trouvée l’Etat pour dégonfler cette potentielle demande, ce sont les reconduites à la frontière. » (...)

Les populations concernées ? En majorité des personnes d’origine étrangère, pour la plupart venues d’Europe de l’Est : Roumains, Bulgares, Serbes, Kosovars, Macédoniens, Hongrois… « Souvent, ils sont vus comme des Roms et, en tant que tels, stigmatisés et encore plus à l’écart de l’emploi que la moyenne de la population ». Et celui-ci d’ajouter : « C’est particulièrement vrai pour la Roumanie où, depuis le départ du dictateur Nicolae Ceaușescu et la fermeture des usines, ils n’ont plus rien pour vivre. »

(...) La plupart des grandes associations humanitaires ont aussitôt réagi et appelé à l’action : le Réseau Éducation Sans Frontières, le Secours catholique, Médecins du Monde, la Cimade, Roms Action, Un toit pour tous… Une petite trentaine de personnes se sont également réunies rue Félix Poulat pour former un « cercle du silence » afin d’alerter l’opinion publique. Mais le plus gros des troupes s’est dirigé vers la mairie de Grenoble, où se tenait, ce mercredi à 18h, le débat autour du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté. « On a été informé de ce colloque rassemblant des responsables politiques concernés par l’hébergement », précise Yvon Sellier. Y participaient notamment Richard Samuel, le préfet de l’Isère, Michel Destot, le maire de Grenoble et Olivier Noblecourt, adjoint à l’action sociale et familiale, vice-président du CCAS et co-président de la commission logement, politique foncière et accueil des gens du voyage à la Métro. Mais aussi Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs France, et François Chérèque, inspecteur général des Affaires sociales.

Martin Hirsch et François Chérèque étaient présents au débat autour du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté. © Véronique Serre

Martin Hirsch et François Chérèque étaient présents au débat autour du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté. Au micro : Robert Allemand, responsable de l’antenne grenobloise de Médecins du Monde.
© Véronique Serre
Trois cents personnes environ se sont ainsi entassées dans la salle de réception de l’hôtel de ville. (...)