
L’Association Chrétiens-Migrants
Le Collectif Soif d’Utopies,
Le Réseau Education Sans Frontières d’Indre-et-Loire
La section de Tours de la Ligue des Droits de l’Homme
Le DAL 37
communiquent :
L’hébergement des demandeurs d’asile en Indre-et-Loire, comme dans tous
les départements en France, ne respecte pas la loi, pourtant minimale en
la matière. Bien souvent, des familles ou des célibataires restent à la
rue ou sont accueillis à la dernière minute, la nuit, dans des foyers
d’urgence.
Or, le Conseil d’État a rédigé trois arrêts cet automne, imposant aux
préfectures d’assurer l’hébergement des demandeurs d’asile et de leur
assurer nourriture et vêtements.
Malgré ces textes, les préfets n’ont pas changé d’attitude.
C’est pourquoi, nous avons soutenu 14 familles et célibataires, demandeurs
d’asile, dans leurs procédures de référés auprès du Tribunal
Administratif d’Orléans (TA), contre le préfet d’Indre-et-Loire. Ces 14
référés ont tous été gagnés : le préfet est dans l’obligation de
subvenir « aux besoins fondamentaux » (hébergement, nourriture et
vêture) pour toutes les personnes concernées.
Cependant, à ce jour, aucun des référés gagnés par les demandeurs
d’asile n’est intégralement appliqué par la préfecture ! C’est pourquoi
une première demande d’astreinte de 200 € par jour a été déposée auprès
du TA. Le 12 avril 2010, le juge a ordonné « une astreinte de 200 € par
jour [...] à l’encontre de l’État s’il n’est pas mis à exécution de
l’ordonnance... du 31 mars [date du jugement du référé pour une famille] »
Le fait que les demandeurs d’asile ne puissent bénéficier d’un
hébergement digne et décent conduit à l’engorgement du dispositif
d’urgence. Ainsi des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ne
peuvent bénéficier de ces structures d’urgence et sont laissés à la
désespérance des trottoirs.
Les associations locales gérant les foyers d’urgence sont en partie
responsables de cette situation. En effet, ces structures sont en droit
(pour ne pas dire dans l’obligation) d’agir afin que leurs missions de
service public soient remplies. Lorsqu’elles n’ont plus les moyens de
les mener à bien, il leur est possible de faire appel à la Justice pour
que les autorités (ici la préfecture) leur donnent les moyens nécessaires.
A ce titre, nous sommes extrêmement vigilants à l’égard de l’Entr’Aide
Ouvrière. A la demande de la Direction Départementale de la Cohésion
sociale, la direction de cette association a choisi de menacer de jeter
à la rue 9 familles vulnérables qu’elle héberge actuellement, plutôt que
d’exercer ces recours en justice pour l’application de la loi. Il est
évident que si l’EAO met ses menaces à exécution, il sera entamé des
démarches juridiques à son encontre, et que nous organiserons, comme
depuis plusieurs années, des actions militantes afin d’empêcher
l’expulsion de ces familles
Nous appelons à une conférence de presse le mardi 20 avril à 17 h 30 h
au centre social Samira place du Commandant Tulasne à Tours
Et nous organisons, le mardi 4 mai à 20 h un débat public au centre
social Samira place du Commandant Tulasne à Tours.