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Le Monde
Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot assignent les éditions Le Robert pour un livre non publié
#edition #censure #Bolloré
Article mis en ligne le 21 mai 2023

L’humoriste et la linguiste, coauteurs du livre « Le Fin Mot de l’histoire en 200 expressions », reprochent à l’éditeur d’avoir cédé à la pression du milliardaire Vincent Bolloré.

« Il appartient à la justice de dire quelles sont les conséquences de la censure d’un ouvrage », a affirmé dans un communiqué à l’Agence France-Presse (AFP) Elise Van Beneden, l’avocate des deux auteurs.

Le livre devait s’appeler Le Fin Mot de l’histoire en 200 expressions, et sortir en septembre 2022. Mais Le Robert, filiale d’Editis et donc de Vivendi, qui appartient à M. Bolloré, y a renoncé dans les jours précédant la parution, sans indemniser les auteurs.

D’après l’assignation, qu’a pu consulter l’AFP, après une discussion entre les éditeurs et les auteurs pour valider le texte en principe terminé, le directeur général de la maison d’édition, Charles Bimbenet, a écrit à Guillaume Meurice mi-septembre qu’il avait « été décidé de suspendre sa parution » le temps qu’il modifie certains passages.
« Actionnaire qui ne supporte pas la critique »

L’humoriste, chroniqueur sur France Inter, se moquait de grandes entreprises (Louboutin, Dassault Aviation, Monsanto, Deliveroo), de Vincent Bolloré, de l’ancien PDG de Renault Carlos Ghosn et de la politique du gouvernement en matière d’éducation. Les auteurs refusant toute nouvelle modification, le contrat d’édition a été résilié.

Le livre a finalement été publié par un éditeur concurrent, Flammarion, six mois plus tard et sous le titre Le Fin Mot de l’histoire : 201 expressions pour épater la galerie. Dans leur assignation, M. Meurice et Mme Gendrot estiment que « la motivation réelle de cette résiliation se trouve dans l’intervention d’un actionnaire qui ne supporte pas la critique », à savoir M. Bolloré. Ils le disent « publiquement connu pour être le censeur de toutes les idées et opinions qui le dérangent ». (...)

Une première audience au tribunal judiciaire de Paris est prévue le 15 juin.