
Les enfants du Yémen souffrent quotidiennement des privations occasionnées par le conflit : le manque d’eau et de nourriture ainsi que les violences et maintenant la pandémie de coronavirus mettent en danger leur vie et les privent d’avenir.
Le Yémen est en proie à la crise humanitaire la plus grave et complexe du monde. La quasi-totalité de la population, soit 24 millions de personnes, a besoin d’une assistance humanitaire, le conflit a provoqué le déplacement de 3 millions de personnes à l’intérieur du pays et des situations de famine, des fonctionnaires n’ont pas été payés pendant des mois, et les ports et les aéroports ont été rendus inaccessibles, ce qui a entravé la livraison d’aide humanitaire. En 2020, 12 millions d’enfants yéménites ont besoin d’une aide humanitaire pour vivre. Chacun d’entre eux se trouve donc témoin ou victime de graves violences, ou en situation d’extrême précarité. Ils garderont tout au long de leur vie des séquelles traumatisantes.
Pourquoi le Yémen est-il en guerre ?
Depuis 2014, le Yémen est déchiré par une guerre civile entre les rebelles chiites Houthis et le gouvernement d’Abdrabbo Mansour Hadi. Celui-ci a été élu en 2012 après la révolution yéménite et le départ du président Ali Abdallah Saleh. Une coalition menée par l’Arabie saoudite est intervenue à partir de mars 2015 aux côtés du gouvernement. Un accord de trêve a été signé en décembre 2018, mais très peu de choses ont changé. On estime que chaque jour, huit enfants meurent, sont grièvement blessés ou sont enrôlés dans des forces armées.
Le conflit a transformé le Yémen en enfer pour les 12 millions d’enfants. Manque de nourriture, maladies, déplacements de population, et impossibilité d’accéder aux services essentiels sont le lot quotidien des Yéménites. Les plus jeunes paient le prix fort : entre janvier et avril 2018, 224 enfants ont été tués et 333 ont été mutilés à cause du conflit. Début 2018, on recensait la mort d’un enfant toutes les dix minutes ! La plupart de ces morts surviennent sur le trajet domicile-école ou lorsque les enfants jouent en extérieur. Parfois, des enfants sont tués chez eux. Au Yémen, aucun endroit n’est sûr pour les enfants. (...)
Comment aider le Yémen ?
C’est l’avenir et les perspectives de toute une génération qui sont mis en danger par le manque d’accès à l’éducation. Avant la pandémie, 2 millions d’enfants étaient privés d’école. Avec l’arrivée du coronavirus, ce sont 5 millions d’enfants supplémentaires qui ne vont plus avoir accès à l’éducation. Pour agir de façon efficace, UNICEF a besoin d’infrastructures pérennes, de personnels de santé, d’enseignants et de travailleurs sociaux.
UNICEF réclame une solution politique immédiate pour mettre fin à la guerre au Yémen. Une solution négociée doit être trouvée par égard pour les enfants. Plus le conflit continue, plus il y aura d’enfants morts. UNICEF exige en outre que les graves violences faites aux enfants cessent : ils doivent être protégés et les attaques contre les civils, les écoles et les hôpitaux doivent prendre fin. Il n’est jamais justifié de tuer des enfants.
Que fait l’UNICEF pour les enfants du Yémen ?
Sur place, UNICEF prend en charge des enfants souffrant de malnutrition pour leur apporter les soins appropriés. En 2019, UNICEF a pu admettre plus de 340 000 enfants en situation de malnutrition sévère en unités de soins thérapeutiques et près de 4,3 millions d’enfants ont reçu des micronutriments essentiels à la lutte contre la malnutrition.
De plus, les enfants sont sensibilisés aux risques que représentent les mines anti-personnel et à la meilleure façon de les déceler.
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