
C’est un bras de fer à trois. Les "dames pipi" des sanitaires de la ville de Paris sont en grève. La Mairie change de prestataire. Problème : le nouveau refuse de réemployer les onze agentes de propreté. La Mairie de Paris et la société 2theloo se renvoient la balle.
(...) le syndicat dénonce une atteinte au droit du travail, invoquant l’article L1224-1 du Code du travail.
« Nous n’avons rien contre les sociétés étrangères qui veulent s’enrichir en France », note Kedir Abbes représentant de la fédération Feets-FO (équipement, environnement, transport et service). « Mais 2theloo nous a accusé d’être des cow-boys parce que nous nous sommes déplacés dans leurs locaux pour avoir des explications. On n’est pas au Far West ici ! On respecte le droit du travail ! ».
« On fait un travail ingrat, on nettoie le vomi, on ramasse les seringues et au final on n’a aucune reconnaissance »
Depuis le 1er juillet, la société 2theloo est en effet le nouvel employeur, après avoir remporté l’appel d’offre de la Mairie de Paris. Cette dernière a mis fin au contrat de son prestataire, la société française STEM, qui employait les « dames pipi ».
« Ce n’est pas la première fois que notre employeur change », explique Gabrielle Adams, agente de propreté au Sacré-Coeur depuis 29 ans. « Mais d’habitude l’ancien prestataire nous présente au nouveau, il n’y a aucune rupture, on continue notre travail normalement. Aujourd’hui c’est différent, on a été prévenues du jour au lendemain de la fin de notre contrat. Sans préavis ! » Les agentes de propreté ont reçu le 30 juin un courrier de la société STEM leur indiquant la fermeture définitive des toilettes alors même qu’elles avaient reçu leur emploi du temps du mois suivant. (...)