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Grece : La Commission d’audit de la dette veut se maintenir
Article mis en ligne le 23 septembre 2015

L’échec de Zoe Konstantopoulou, passée de Syriza à Unité populaire, à regagner le parlement grec signifiera-t-il la mort de la commission d’audit de la dette ? Institué le 4 avril dernier par l’ex-présidente de la Vouli, le groupe de trente experts chargés d’évaluer la légalité et les causes de l’endettement public de la Grèce doit reprendre ses travaux aujourd’hui (22 septembre) à Athènes, avant une audition très attendue (et crainte) de Yannis Varoufakis, l’ex-ministre des Finances du premier gouvernement d’Alexis Tsipras.

« Notre mandat court jusqu’en mai 2016 et peut même être prolongé », explique Renaud Vivien, l’un des quinze membres étrangers de la commission, de passage à Genève ce week-end à l’invitation du Centre Europe tiers-monde (CETIM).
Prévu de longue date, le rendez-vous de trois jours à Athènes permettra aux experts de réfléchir aux suites à donner à leur enquête préliminaire, dont les conclusions avaient été présentées en juin au parlement puis publiées dans un livre. |1|

Centré sur les années 2010-2012, le travail du printemps avait conclu dans une large mesure à l’illégalité, l’illégitimité et l’insoutenabilité des créances contractées alors par Athènes, témoigne le cosecrétaire général du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM-Belgique). Les experts ont pointé plusieurs irrégularités juridiques dans les procédures ayant conduit la Grèce à conclure les deux premiers accords avec la Troïka et à amasser des dettes pour un total équivalent à 170% du produit intérieur brut. Passif qui, loin de découler de dépenses sociales ou d’investissements excessifs, provient de l’explosion des taux d’intérêts, de la reprise de créances privées pourries par l’Etat et des mesures d’austérité imposées depuis 2009-2010, détaille le rapport. |2|

Ce constat, qui voit la Troïka à l’œuvre dès l’éclatement de la crise et jusqu’à la signature du second memorandum, devrait désormais être complété par une archéologie plus ancienne de la dette publique ainsi que par l’analyse du troisième memorandum de 2015 et des 86 milliards d’euros qui doivent être prêtés sous conditions à la Grèce.

Une perspective qui déplaît évidemment aux créanciers mais qui inquiète encore davantage le nouveau gouvernement d’Alexis Tsipras, qui, selon M. Vivien, n’a jamais goûté le travail d’une commission d’audit imposée par l’aile gauche de son parti et notamment par l’ex-présidente du parlement Zoe Konstantopoulou. (...)