Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Inf’OGM
Glyphosate : quatre eurodéputés attaquent l’AESA
Article mis en ligne le 13 juin 2017

Le premier juin, quatre députés européens ont introduit un recours contre une décision de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Aesa) devant la Cour de justice de l’Union européenne. Motif : l’Aesa leur a refusé l’accès à certains documents qui seraient essentiels pour vérifier la validité de sa conclusion selon laquelle le glyphosate ne présente pas de risques cancérogènes pour l’être humain. Une affaire qui donnera l’occasion à la Cour de préciser, une nouvelle fois, les contours de la notion d’ « information ayant trait à des émissions dans l’environnement ».

Dans l’Union européenne, l’autorisation actuelle du glyphosate comme substance active dans des herbicides (Roundup, principalement) date de juillet 2002. Cette autorisation avait été initialement accordée pour 10 ans, mais a été prolongée à plusieurs reprises. Dans l’attente du dépôt d’un dossier de demande de renouvellement, cette substance reste donc autorisée jusqu’au 31 décembre 2017 [1].
Mais tandis que l’autorisation du glyphosate va de prolongation en prolongation, des études scientifiques contradictoires quant aux effets cancérogènes de cette substance active sont publiées (...)

Ce sont les divergences entre les conclusions du Centre de recherche international sur le cancer et celles de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Aesa) qui ont conduit quatre députés européens - Bart Staes, Benedek Jávor, Heidi Hautala et Michèle Rivasi - à présenter à l’Aesa, en mars 2016, une demande d’accès aux études sur lesquelles elle s’est fondée pour conclure que le glyphosate n’était pas cancérogène [4].
Les député-e-s demandaient initialement l’ensemble des études, les noms des auteurs, etc. Suite à de nombreuses tractations entre eux et l’Aesa, la demande a finalement été réduite [5].

Malgré cet accord, l’Aesa n’a pas communiqué l’ensemble des documents. Plus précisément, elle a refusé de divulguer les sections des études intitulées « Conditions matérielles, expérimentales et méthodologies », et « Résultats et échange de vues ».
Selon Michèle Rivasi, « sans ces informations essentielles, il est impossible pour des experts indépendants de vérifier la validité des conclusions de l’Aesa ». Elle et trois autres eurodéputés Les Verts/ALE ont donc décidé de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour obtenir l’accès à ces documents. (...)