
Faut-il croire sur parole Michel Lucas, le banquier papivore, lorsqu’il prétend ne jamais faire preuve d’interventionnisme dans les journaux détenus par le Crédit Mutuel ?
La réponse est non, évidemment, et la banque fédérative vient une nouvelle fois d’en apporter la preuve, en organisant la parution simultanée, dans l’ensemble des quotidiens régionaux qu’elle contrôle [1] d’un « reportage » mettant en avant une opération humanitaire en Haïti, trente mois après le séisme de janvier 2010.
Comme ça avait été le cas en 2011, suscitant déjà la réaction du SNJ la banque a payé un séjour d’une semaine sur place à un journaliste du Journal de Saône-et-Loire. En tant qu’envoyé spécial des journaux du groupe, ce dernier avait pour « mission » de vanter les mérites du CIC-Crédit Mutuel, engagé par le biais de sa fondation, dans la reconstruction d’Haïti. « Plus qu’une subvention, c’est le geste de solidarité d’une banque qui depuis son origine met l’homme au cœur de son action » peut-on lire en toutes lettres dans la bouche de Michel Lucas, venu inaugurer les 38 logements attribués aux salariés haïtiens de l’hôpital français de la capitale Port-au-Prince. Mais où donc est passée la mention « publi-reportage » ?
(...) Première organisation de la profession, majoritaire dans la plupart des rédactions du groupe, le Syndicat National des Journalistes ne peut que condamner cette opération d’autopromotion déguisée en journalisme. (...)