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le Parisien
Gilets jaunes : des journalistes arrêtés ou blessés lors des manifestations
Article mis en ligne le 21 avril 2019

Plusieurs professionnels font état de violences ou d’interpellations lors de cet acte 23 des Gilets jaunes.

Alors que la situation a de nouveau été tendue ce samedi après-midi autour de la place de la République, plusieurs journalistes indépendants ont fait état de violences policières à leur égard lors de l’acte 23 des Gilets jaunes.

Selon la préfecture de police, 227 personnes ont été interpellées dans la capitale tandis que les différentes manifestations en ont réuni 9 000 (27 900 dans toute la France), selon les autorités. Mais parmi les personnes arrêtées, toutes n’étaient pas des manifestants ou des casseurs. Selon plusieurs journalistes indépendants, certains de leurs confrères ont fait l’objet d’interpellations malgré leur brassard presse, leur casque blanc ou encore leur matériel. (...)

Au moins deux interpellations

Le journaliste indépendant Gaspard Glanz fait partie du lot, comme nos reporters sur place ont pu le constater. Une vidéo publiée sur Twitter par un certain Vidooshan montre clairement Gaspard Glanz emmené par plusieurs policiers, effectivement menotté. On ignorait samedi soir les raisons précises de son arrestation. Mais, selon CheckNews, qui cite plusieurs témoins faisant état d’une « embrouille » entre les forces de l’ordre et le journaliste, ce dernier a été placé en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » et « outrage sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Gaspard Glanz, qui suit régulièrement les mobilisations de Gilets jaunes, a été menotté place de la République selon un reporter du Figaro. « Les interpellations non conformes se sont multipliées et mon collègue du Figaro a été pris à partie par un membre des forces de l’ordre, je diffuserai les images ce soir », prévient-il. (...)

Plus tôt dans la matinée, le journaliste indépendant Alexis Kraland, lui aussi habitué à suivre les Gilets jaunes, a également fait l’objet d’une interpellation devant la gare du Nord. Selon son confrère Maxime Reynié, il avait pourtant indiqué sa profession. (...)

Alexis Kraland a lui-même commenté son arrestation vers 21 heures : « Sorti d’une garde à vue de 8 heures parce qu’à gare du Nord j’ai refusé de lâcher ma caméra à un policier dont le collègue affirmait que c’est une arme par destination. Ils ont donc matraqué ma main qui la tenait avant de m’interpeller pour rébellion de palpation », a-t-il raconté sur Twitter. (...)

« Nombreux blessés »

« La presse particulièrement visée par les forces de l’ordre. Nombreux photographes, cameramen, techniciens parfaitement identifiables pris pour cible en dehors de tout cadre déontologique. Nombreux blessés », a pour sa part dénoncé l’agence Line Press (...)

« Une journaliste aurait reçu un flash-ball sur la main gauche d’après plusieurs témoins (...)

À Toulouse, où des heurts ont éclaté en fin de manifestation, plusieurs journalistes ont aussi dénoncé des violences. (...)

« Qu’est-ce qui justifie d’interpeller des reporters, si ce n’est pour les empêcher de travailler ? Ne bafouez pas l’état de droit Christophe Castaner ! Préfecture de police, respectez la liberté d’informer ! » a d’ores et déjà réagi sur Twitter le SNJ, premier syndicat des journalistes.

(...)

Du côté des autorités, pas un mot pour l’instant sur ces événements. (...)