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Gauche, droite, la longue marche vers le grand marché
par Karol lundi 10 juin 2013
Article mis en ligne le 13 juin 2013
dernière modification le 10 juin 2013

Depuis plus de trente ans, dans les pays occidentaux, les résultats électoraux font se succéder alternativement des gouvernements de la droite et de la gauche. Les uns comme les autres sont tout autant libéraux et s’échinent à respecter, avec plus ou moins d’ardeur et de conviction, les injonctions que dictent les grandes institutions internationales pilotées par des experts acquis à l’économie libérale. Seule les distingue une empathie plus ou moins sincère avec les victimes des coupes budgétaires des restructurations et autres délocalisations.

(...) On se souvient tous de ce mot d’ordre sur les murs des universités « Il est interdit d’interdire ! », en revanche les médias ont un peu oublié les luttes ouvrières de juin 1968 et les accords de Grenelle.(1)

Depuis Giscard, c’est dans l’alternance que les gouvernements successifs ont "libéré" l’économie de la tutelle de l’État et ont "émancipé" l’individu de toute autorité.

La droite, encore otage d’un électorat fidèle aux valeurs des partis conservateurs, droite patrimoniale et chrétienne, des beaux quartiers et des terroirs, ( qui s’est réveillée encore dernièrement avec la lutte contre le mariage pour tous) sous-traite à la gauche les réformes sociétales.

La gauche, otage de son électorat populaire, est plus discrète sur les réformes économiques que dictent les experts libéraux des organismes supra-nationaux, elle tente de compenser par l’adoption de mesures émancipatrices pour l’individu.

Cahin-caha, un pas du pied droit, un pas du pied gauche, dans un environnement international acquis à la mondialisation des échanges, après la chute du mur de Berlin, les gouvernements successifs détricotent les lois sociales qui tenaient encore en laisse l’hégémonie du capital sur le travail, en faignant d’adoucir ces sacrifices par plus de droits et de libertés donnés à l’individu dans la conduite de sa vie privée.

Le problème est qu’après quarante ans de ce petit jeu, le citoyen ordinaire n’y trouve pas son compte même s’il peut désormais se marier avec qui il veut (...)

au lieu d’être libéré, l’individu est asservi dans cette "dictature soft" qu’est la société de consommation avec cette injonction permanente qui lui est faite de gagner le pouvoir d’acheter toujours plus.

Quatre décennies plus tard les valeurs portées historiquement par la gauche ont été dévoyées par l’extension du libéralisme à tous les domaines de la vie humaine. Le paysage se trouble est on ne perçoit plus très bien qui est qui dans ce brouillard idéologique où tous les présidents en costumes noirs et cravate bleue ne se distinguent plus. (...)

Toutes les études le montrent, les valeurs traditionnelles de droite, sur la famille en particulier, ne progressent pas dans l’ensemble de la population, bien au contraire, même si des mouvements bien ancrés mais minoritaires, comme le mouvement contre le mariage pour tous, ont occupé le devant de la scène ces derniers temps. Les thèses racistes sont en retrait même si le contrôle des flux migratoires est souhaité (pour lutter contre le moins-disant social ?), et la majorité refuse l’enfermement religieux, d’où qu’il vienne, et s’accroche aux respect du principe de laïcité dans l’espace publique.(2) Le nouveau discours du Front National a très bien intégré cette évolution ; en mettant en particulier en avant la critique du libéralisme et de la mondialisation comme pourrait le faire tout parti ouvrier et en mettant en sourdine ses propos xénophobes et racistes.

On assisterait plutôt de la part de cette frange de la population oubliée, à un repli sur des activités locales et à la participation à une économie parallèle en opposition au marché mondialisé. (...)