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GIGANTESQUE : Une vue du ciel pour comprendre l’ampleur du rassemblement historique à Paris
Article mis en ligne le 4 juin 2020

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« Ce n’est plus seulement le combat de la famille Traoré, c’est votre combat à vous tous »

(...) « La semaine dernière c’était la mort de George Floyd. On ne peut pas marcher sans penser à ce visage. C’est notre frère qu’ils ont tué. On ne peut pas marcher dans les rues de Paris, on ne peut pas réclamer justice en France sans avoir une pensée pour la famille de George Floyd. Pour lui, des révoltes immenses se lèvent dans tous les États-Unis et le monde entier. Le seul pays où cela nous est refusé, le seul pays qui nous envoie un communiqué, le seul pays qui envoie la police chez moi, c’est la France », a déclaré Assa Traoré.

Le nombre d’interventions policières létales en France est – heureusement ! – bien loin d’atteindre le niveau alarmant des États-Unis : 26 personnes sont décédées des suites d’une intervention des forces de l’ordre en 2019 (28 en 2018 et 36 en 2017), selon notre recensement, réalisé en l’absence totale de données officielles sur le sujet. Parmi ces affaires, il y en a bien évidemment où le recours à la force ou à l’ouverture du feu par les policiers ou les gendarmes apparaissent légitimes au regard du contexte de l’intervention. D’autres où cette légitimité mérite d’être interrogée. D’autres encore où l’usage de la violence létale est très probablement disproportionnée, voire illégale. (...)

Le point commun avec les États-Unis est que la justice ne sanctionne quasiment pas ces homicides injustifiés, que la parole des familles est ignorée, voire méprisée, balayée par un laconique « non-lieu » ou « classé sans suite ». Ces affaires ne mériteraient donc même pas un procès, où la voix et le récit des parties prenantes puissent y être entendus. Et quand ces familles crient plus fort, on tente de les disqualifier, de les entraver, de les harceler administrativement, pour que, de guerre lasse, elles se taisent.

« Aujourd’hui, ce que nous avons réalisé, c’est que nous avons montré un rapport de force. Nous avons montré qu’on pouvait le faire. Aujourd’hui, nous sommes tous là dans la rue et ce n’est que le début. Aujourd’hui, quand on sort dans la rue, c’est pour exprimer notre révolte. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement le combat de la famille Traoré, c’est votre combat à vous tous », a lancé Assa Traoré ce 2 juin devant les milliers de personnes rassemblées. Comme un écho à ce graffiti tagué dans un commissariat dévasté par les révoltés de Minneapolis : « Et maintenant, vous entendez ? »