
Alors que la température baisse dangereusement, des habitant-e-s de Calais ouvrent leur porte. Les dispositions légales obligeant l’État à ouvrir des lieux de mise à l’abri pour les personnes à la rue, quelque soit leur situation administrative et leur nationalité, ne sont pas respectées, au nom d’un objectif déconnecté de la réalité, « 0 migrant à Calais ». Heureusement que la solidarité est vivace.
Les appels xénophobes à s’occuper d’abord de « nos » SDF, français, se heurtent à la réalité. Mercredi 11 janvier, c’est une personne sans domicile de nationalité française qui a été retrouvée morte sous un abri-bus du quartier du Virval. Les xénophobes au grand cœur avaient dû l’oublier. La réalité, ce n’est pas les « SDF français » plutôt que les « migrants », la réalité des politiques publiques et des coupes budgétaires, c’est ni pour les « SDF français » ni pour les « migrants ». (...)
une fois installés à bord du véhicule, nous nous rendons compte que malgré l’excellent entretien de la voiture de ma collègue , il a aussi gelé à l’intérieur. Alors nous grattons aussi les vitres à l’intérieur. Peu à peu, la visibilité apparaît et nous commençons peu à peu à ressentir la chaleur dans l’auto. Sur la route, j’aperçois pas mal de personnes qui préparent leur voiture à la nuit en installant des cartons sur le pare brise.
Ouf ! Nous rentrons chez nous !
Et puis, je repense au problème du mal logement ou du pas de logement du tout .
Je repense à cet homme que nous avons vu allongé mort la semaine dernière ! Je repense aux gens comme lui, aux exilés, bref je repense sans distinction aucune à toutes les personnes qui n’ont pas l’occasion de se réchauffer en se grattant la peau après avoir utilisé un spray antigel. Eux n’ont que le carton , et encore …
Je repense à des choses vues et revues : la police et des sociétés de construction , enfin, de démolition, répondant souvent aux ordres fous et dégradant des dirigeants du pays et de la ville ou n’agissant aussi souvent que de leur propre chef , détruisant des abris , des tentes, arrachant des couvertures des mains d’ Êtres humains.
À Calais, le concept » zéro migrant » est né. Mais dans les faits, ils sont là ! Alors !
Qu’attend on pour construire la solidarité ?
Qu’ attendent les autorités de la ville pour réclamer sans délai la mise en place de mesures concernant un plan grand froid sans tâche ? Ce n’est pas en occultant une situation qu’elle s’arrange.
Réclamons des actions ! Décrochons nos téléphones , envoyons des emails , des fax, dérangeons nous et demandons l’ouverture d’un abri au moins pour l’hiver. Contactez vos mairies, préfectures … Osons leur demander ! Osons dire qu’en tant que citoyens, nous ne voulons plus cautionner ces actes, nous ne voulons plus être témoins de l’assassinat des gens des rues ! » (...)