
À Villejuif, en région parisienne, l’association Renaissance forme à la haute couture des personnes sans emploi, dont des demandeurs d’asile et des réfugiés. Encadrés par une équipe de professionnels de la mode, ces salariés apprennent à créer des pièces de luxe à partir d’autres vêtements. Une formation tournée vers l’intégration, tout en sensibilisant à l’écologie.
(...) Certains sont des chômeurs de longue durée, d’autres sont des jeunes sans diplôme et d’autres encore sont des demandeurs d’asile ou des réfugiés.
Formés par Philippe Guilet - qui a travaillé huit ans pour le styliste mondialement connu Jean-Paul Gaultier - une dizaine d’hommes et de femmes apprennent, depuis septembre, les techniques de la haute couture. (...)
Un engagement social et écologique
Créée en 2019, l’association, subventionnée par des partenaires privés (groupe Kering, Seqens, Apes) et publics (Agence de la transition écologique, ministère de la Culture), a fait le pari de concilier insertion professionnelle et écologie. "Le but de ces couturiers est de déconstruire des vêtements pour créer de nouveaux modèles en suivant une démarche zéro déchet", précise Philippe Guilet, fondateur et directeur artistique de Renaissance, qui imagine et dessine les modèles.
Si des vêtements ont été offerts par le groupe Aéroports de Paris (ADP), la majorité des modèles récupérés proviennent de dons de particuliers. (...)
Pour pouvoir intégrer rapidement ce principe éco-responsable, les candidats doivent au préalable "savoir coudre à la main et à la machine" et avoir un "bon esprit d’équipe", prévient Philippe Guilet. L’association, qu’il compare à une "famille", s’enrichit notamment grâce à ces femmes et ces hommes venus de différents pays. "Les personnes que nous formons ont un savoir-faire authentique. Mais pour l’exploiter, il faut qu’elles comprennent comment le milieu de la haute couture fonctionne en France", ajoute Philippe Guilet. (...)
Dans quelques jours, la formation touchera à sa fin pour les apprentis. Mais pour eux, d’autres perspectives se dessinent. En fin d’année, les vêtements issus du projet Renaissance seront vendus aux enchères à Paris et l’argent récolté sera reversé à l’association. (...)