
Près de 1 500 migrants ont été "mis à l’abri" mercredi lors de l’évacuation du campement d’Aubervilliers, dans le nord de Paris. Les associations redoutent la reformation d’un campement d’ici quelques semaines. Elles dénoncent des démantèlements à répétition sans réelles solutions. (...)
Une énième évacuation
Les associations regrettent "l’opacité" autour de ces "mises à l’abri". "Les exilés n’ont eu aucune information, ils ne savaient pas où ils étaient emmenés", déplore Kerill Theurillat, coordinateur à Paris d’Utopia 56, contacté par InfoMigrants. Selon la préfecture, les migrants ont été orientés vers des gymnases de la région parisienne.
Reste que cette énième évacuation ne convainc guère les humanitaires.
"Toute mise à l’abri est utile mais cette répétition depuis 2015 est absurde et indigne", s’insurge sur Twitter Pierre Henry, directeur de France terre d’asile. "Tout commence en République par la dignité. Il faut repenser le dispositif de premier accueil avec l’ensemble des acteurs", continue-t-il.
"L’État est incapable d’accueillir dignement"
Des propos que Alalisad ne peut qu’approuver. Ce Somalien de 32 ans en est à sa cinquième évacuation depuis qu’il est arrivé en France en 2015. "Je ne comprends pas, ils viennent nous chercher, nous mettent dans des hôtels pendant trois mois et puis après on revient dans la rue. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement français gaspille autant d’argent en nous mettant dans des hôtels au lieu de nous donner un hébergement sur le long terme", déclare à l’AFP le jeune homme.
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Les associations s’insurgent également de la politique menée qui conduit à "l’invisibilisation des migrants". "On les repousse toujours plus en dehors de Paris mais aucune réelle solution n’est apportée"