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France : comprendre les mariages forcés des immigrées
Article mis en ligne le 7 mars 2015
dernière modification le 28 février 2015

Les mariages forcés sont-ils fréquents en France ? Sont-ils en baisse ? Pourquoi existent-ils et qui sont les personnes concernées ? Cette étude qui a interrogé 22 000 personnes, âgées de 18 à 60 ans résidant sur le territoire métropolitain, sur les conditions dans lesquelles elles se sont mariées, permet de répondre à de nombreuses questions qui permettent de comprendre ce phénomène.

Baisse des mariages forcés et l’importance de la scolarisation

En 2008, les femmes immigrées âgées entre 51 et 60 ans sont 9 % à s’être mariées contre leur gré lors de leur première union. L’enquête indique que 40 % des immigrées mariées contre leur gré ou avec un consentement altéré avaient des parents non scolarisés, contre 20 % seulement pour celles qui ont pu choisir leur conjoint. « Il est difficile de dire dans quelle mesure le niveau d’instruction des jeunes mariées elles-mêmes joue à son tour, car un mariage précoce peut précisément interrompre la scolarité. Les immigrées mariées contre leur gré sont 53 % à n’avoir aucune qualification, et les filles d’immigrés 34 %, ce qui est très élevé compte tenu du fait qu’elles ont grandi en France. »

Rapport avec le pays d’origine

Les immigrées originaires des pays où le célibat est réprouvé et la sexualité avant le mariage prohibée (Turquie, Maghreb et l’Afrique sahélienne) sont les premières concernées par les mariages non consentis. L’auteure explique toutefois que que dans le contexte français, les raisons de l’intervention des parents dans le choix du conjoint ont profondément changé. Si pour les femmes immigrées il s’agit de mariages arrangés, pour les filles d’immigrés françaises, il s’agit dans la moitié des cas d’une relation avant le mariage ou d’une grossesse, inacceptables pour la famille qui cherche à « régulariser » immédiatement la situation.

Divorcer, un signe d’autonomie

Loin d’être pessimiste, l’auteure estime que la majorité des immigrées et des filles d’immigrés mariées de force avaient déjà divorcé à la date de l’enquête « un signe clair, s’il en est, de leur désir d’autonomie. (...)