
En associant des volontaires aux mesures de la pollution industrielle, l’Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer, près de Marseille, mène une démarche novatrice de science participative. Reportage en photos lors d’une sortie en mer pour mesurer la qualité de l’eau.
En associant des volontaires aux mesures de la pollution industrielle, l’Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer, près de Marseille, mène une démarche novatrice de science participative. Reportage en photos lors d’une sortie en mer pour mesurer la qualité de l’eau. (...)
À 50 km au nord-ouest de Marseille, la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) a un lourd poids économique à l’échelle européenne. Aménagée à la fin des années 1960, elle compte aujourd’hui des usines classées Seveso par dizaines. La concentration d’activités portuaires et industrielles génère des pollutions qui affectent l’atmosphère, les milieux terrestres et marins, ainsi que la santé des quelque 100.000 habitants alentour.
Malgré la pression de la société civile, les services de l’État peinent encore à reconnaître la dégradation de l’environnement et le danger sanitaire. Pourtant, publiée en janvier 2017, l’étude Fos Epseal — la première « étude participative en santé environnement ancrée localement » menée en Europe (voir l’appui à la fin de l’article) — a montré que les habitants sont atteints deux fois plus fréquemment de cancers qu’ailleurs en France. Et l’étude Index de l’Institut écocitoyen « pour la connaissance des pollutions » de Fos-sur-Mer a confirmé en mai 2018 la présence de polluants (plomb, furanes, PCB, benzène…) dans l’organisme des habitants du bassin de Fos.
L’Institut écocitoyen est un des acteurs qui poussent à lever le voile sur les pollutions et leurs conséquences. (...)
« C’est bien d’impliquer les personnes dans la démarche de l’Institut. Plus on en parle et plus ça fait avancer le débat. Je vois mon père, il n’avait pas conscience que la pollution peut avoir des conséquences sur la santé. » (...)
Malgré l’utilité publique du travail de l’Institut, son avenir financier est sombre. En 2016, la communauté d’agglomération de Ouest-Provence s’est fondue dans la métropole d’Aix-Marseille au moment de la création de celle-ci. Au milieu d’un nouveau territoire administratif, qui compte plus des deux tiers du département des Bouches-du-Rhône et presque deux millions d’habitants, les activités de l’Institut ne semblent pas faire partie des priorités politiques. « Depuis le passage à la métropole, on a perdu 50 % de notre financement », dit Véronique Dolot. « Il s’agit certes d’un outil scientifique très localisé, mais il sert à tous. (...)
Dans son roman dystopique Les Furtifs, paru en avril, l’écrivain Alain Damasio donne une vision glaçante de Fos-sur-Mer et de ses environs à l’horizon 2041 (...)