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l’ école democratique
Finlande, Suède : le déclin des modèles ?
Article mis en ligne le 5 avril 2013
dernière modification le 1er avril 2013

Depuis plus de dix ans, le modèle éducatif « scandinave » est vanté de par le monde en raison de sa capacité à concilier un haut niveau de performance moyen dans les test internationaux, avec une faible disparité sociale des résultats : « efficacité et équité » comme on dit aujourd’hui dans le jargon des sciences de l’éducation.

Mais à étudier l’évolution sur dix ans, la Suède et la Finlande filent désormais un bien mauvais coton : le développement rapide des marchés scolaires commence en effet à y nuire gravement à l’équité, sans pour autant booster la qualité.

Depuis la fin des années 90, beaucoup de pays ont mis en place des politiques plus libérales en matière de recrutement des écoles. C’est notamment le cas de la Finlande et de la Suède. (...)

En Finlande, où l’affectation des élèves aux écoles se faisait de façon automatique en fonction du lieu d’habitation, on a commencé à introduire une certaine « liberté de choix » dans le chef des parents à partir de 1998. (...)

cette liberté de choix, bien qu’encore limitée, semble avoir suffi pour faire émerger des écoles « sélectives » dans certains centres urbains. Des recherchées menées au cours des années 2003-2006 ont démontré que le choix des parents a conduit à « une forme de ségrégation des populations d’élèves sur base du niveau d’éducation des parents, de leur statut socio-économique, de leur revenu et ce de façon plus marquée que ce ne serait le cas avec une simple affectation des élèves sur base géographique ». [1]

La Suède avait connu un système éducatif très progressiste et égalitaire, similaire à celui de la Finlande, jusqu’au début des années 90. Mais entre 1991 et 1994, un gouvernement conservateur s’attacha à en saper les fondements au nom de la « liberté de choix » des parents. Il introduisit notamment un système ultra-libéral basé consistant à doter les parents d’un chèque scolaire qui leur permettait de scolariser leur enfant où ils le voulaient, dans l’enseignement privé ou public, subventionné ou non. Quand la social-démocratie revint au pouvoir en 1994, elle ne fit rien pour annuler ces dispositions. Ainsi, le secteur privé se développa-t-il progressivement, sous la forme de « free schools ». (...)

« le libre choix de l’école en Suède a augmenté la ségrégation sociale et ethnique, particulièrement dans les zones les plus défavorisées ». Selon certains chercheurs, cette augmentation de l’inégalité pourrait être renforcée par « la tendance à l’individualisation des apprentissages scolaires, qui transfèrent la responsabilité des professeurs vers les élèves. ». (...)

Ces évolutions en Finlande et en Suède éclairent d’une lumière très intéressante une étude que vient de publier l’OCDE [3], qui analyse l’évolution des systèmes éducatifs sur le plan des performances moyennes et de l’équité sociale. L’étude est basée sur l’évolution des résultats PISA entre 2000 et 2009. (...)