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Le Point
Fin de la trêve hivernale : "retour à la case nulle part" pour des milliers de familles
Article mis en ligne le 31 mars 2018

Ils sont des milliers à partager la même angoisse : être expulsés de leur domicile à partir du 1er avril, avec la fin du "répit" offert par la trêve hivernale.

Obtenue par l’abbé Pierre après l’hiver 1954, la trêve des expulsions a démarré le 1er novembre. Pendant ces mois marqués par de très rudes coups de froid, elle a protégé les plus démunis en leur permettant de rester dans leur logement.

"Mais durant ce répit, les dossiers ont continué à vivre, et dès le 1er avril les propriétaires vont faire le siège de nos études", souligne auprès de l’AFP Pascal Thuet, de la Chambre nationale des huissiers de justice.

Selon le 23e rapport de la Fondation Abbé Pierre, 15.222 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique en 2016, soit environ 34.400 personnes. Un chiffre en légère augmentation par rapport à 2015.

Pourtant, explique Christophe Robert, délégué général de la Fondation, "la réalité des expulsions est deux à trois fois supérieure car il y a des personnes qui quittent leur logement avant l’intervention de la police".

Avec la fin de la trêve, commence aussi un mouvement de remise à la rue de sans-abri ayant décroché pendant l’hiver des places d’hébergement d’urgence, qui vont fermer progressivement avec les beaux jours.

Cinq mille de ces places vont être pérennisées (s’ajoutant aux 131.000 ouvertes toute l’année), a annoncé vendredi à l’AFP le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard. Il argue de la nécessité "de prendre en compte la réalité", alors que début février une polémique avait opposé gouvernement et associations sur le nombre de sans-abri à Paris.

Réclamées de longue date par les associatifs, "ces pérennisations sont un soulagement", déclare Florent Gueguen, de la Fédération des acteurs de solidarité. Mais, pour lui, "il y a une réelle contradiction entre cette annonce positive et la baisse annoncée de 9 % du budget de l’hébergement en Ile-de-France pour la fin de l’année 2018". (...)