
Encore un signe que le ministre de la Culture, Franck Riester, peine à exister. C’est l’un de ses prédécesseurs, de trente-cinq ans son aîné, Jack Lang, qui se charge une nouvelle fois d’incarner la Fête de la musique qu’il a institutionnalisée en 1982.
Ce 20 juin, à la veille de la célébration musicale et populaire dont le succès est chaque année renouvelé, l’ancien ministre de François Mitterrand publie un post sur Facebook dans lequel il annonce “dédier” l’édition 2020 ”à Steve Maia Caniço”, le Nantais de 24 ans qui s’est noyé dans la Loire après une intervention musclée des forces de l’ordre alors qu’il célébrait cette fête comme d’autres technophiles de la Ville.
“Intervention illégitime”
L’enquête est toujours en cours, mais l’ancien ministre ne mâche pas ses mots : “Pour la première fois l’an dernier, à Nantes, une intervention brutale et illégitime de forces de l’ordre a brisé cette tradition. Des gaz lacrymogènes ont précipité de jeunes danseurs et musiciens dans la Loire. Steve qui ne savait pas nager a injustement perdu la vie”, écrit Jack Lang, dans un contexte où les violences policières font l’actualité depuis un an.
“Depuis sa création en 1982, jamais aucune violence ne s’était produite pendant son déroulement”, note le désormais directeur de l’Institut du monde arabe. “Steve est dans mon cœur. Je veux à titre personnel lui dédier la Fête de la musique” (...)
“J’avais inventé cet événement pour qu’il soit synonyme de paix, d’amour et de lumière. La violence lui est étrangère”, conclut Jack Lang, dans ce post publié également sur Twitter.
La mort de Steve Maia Caniço a suscité un vif émoi dans le pays et de nombreux hommages, notamment au cours de manifestations culturelles musicales, lui ont été rendus. À Nantes, nombreux sont ceux qui demandent “justice pour Steve”. (...)