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Face à l’extrême droite, garder les yeux ouverts. Utopia 56 porte plainte.
#migrants #Paris #utopia56 #extremedroite
Article mis en ligne le 21 mai 2023

Mardi soir, les « natifs », milice d’extrême-droite fondée par d’anciens membres de Génération Identitaire, étaient devant l’école désaffectée où survivent plus de 400 jeunes étrangers isolés à Paris. Aux cris de "Utopia, casse-toi" et d’une banderole "Clandestins expulsion, Utopia dissolution !", ces individus déversent leur haine et leurs violences sur des ados particulièrement vulnérables. Nous avons déposé plainte et une enquête a été ouverte pour « incitation à la haine ». Cet événement est le dernier d’une longue série de tentatives d’intimidation de l’extrême-droite : Némésis, "Chez nous", Reconquête, "Les natifs". Auxquels ajouter les menaces de morts et les dizaines de messages de haine par mail et sur nos réseaux sociaux.

Ces violences sont avant tout le résultat d’une campagne haineuse et diffamatoire de certains médias et personnalités d’extrême-droite.

Une situation semblable aux épisodes récents de Saint-Brevin, de Mayotte et de Callac.

Malgré 16 mails d’alerte en un mois, le gouvernement et la préfecture de région continuent de refuser le dialogue et d’ignorer la situation, méprisant ces jeunes, les acteurs humanitaires sur place, les bénévoles, les riverains solidaires et l’État de droit.

Avant de se réfugier dans cette école, ces jeunes étaient dehors et subissaient un harcèlement organisé et constant par le ministère de l’Intérieur. Ici, il n’y a pas d’eau courante, ni électricité, mais des murs et un toit, à l’abri de la violence de la rue.

Nous demandons de nouveau à la préfecture d’Ile-de-France une mise à l’abri immédiate dans des hébergements pérennes en Ile-de-France. Toute autre solution serait indigne, violente et contraire au bon sens.

Face à cette situation, des bénévoles veillent toutes les nuits dans l’école afin de s’assurer que tout aille bien et répondre aux urgences éventuelles.

Leur haine ne passera pas et nous ne partirons pas.

Lire aussi :

 (Bondy Blog)
Une école abritant des mineurs étrangers cible de l’extrême droite

Le groupuscule Les Natifs a manifesté contre l’installation de 400 jeunes isolés dans 16e arrondissement de Paris. Utopia 56, association d’aide aux personnes exilées, a déposé plainte et une enquête a été ouverte. Depuis leur installation, les intimidations venant de l’extrême-droite se multiplient.

Rue Erlanger, des tracts déchirés ornaient quelques poteaux. On pouvait y lire des propos racistes et violents. Dans le 16e arrondissement de Paris, la présence des mineurs exilés dans une école désaffectée, depuis le 4 avril, a suscité l’agressivité d’une partie des riverains. Au total, plus de 400 jeunes se trouvent en situation de recours juridique et attendent que le juge des enfants statue sur leur minorité.

Alors que les associations réclament leur mise à l’abri, plusieurs groupes d’extrême droite se mobilisent. Mardi 16 mai, le groupuscule Les Natifs ont manifesté devant l’école avec une banderole : « Clandestins expulsions, Utopia dissolution. » Cette milice a été formée par d’anciens membres de Génération identitaire, mouvement dissous par le gouvernement en Conseil des ministres en mars 2021. Sur Instagram, plus de 5 000 personnes sont abonnées au compte des Natifs, créé en novembre 2021.

Ce soir-là, vers 19h30, une vingtaine de personnes sont aperçues, certaines avec des fumigènes à la main. Très vite, les bénévoles demandent aux jeunes de rentrer dans le bâtiment. Fondatrice et présidente de l’association solidaire les Midis du Mie, une des associations qui gère l’occupation de l’école, Agathe Nadimi appelle la police. « Les forces de l’ordre ont été très réactives, mais le groupe est parti rapidement. Certains policiers en civil ont circulé dans le quartier pour essayer de les retrouver », relate-t-elle.

Mineurs et bénévoles, face à la violence de l’extrême-droite

Directement visée par les slogans, l’association Utopia 56, représentée par Yann Manzi, a porté plainte contre ce collectif. Une enquête est ouverte pour incitation à la haine. Si les Natifs se sont alors pointés devant l’école pour la première fois, jeunes et bénévoles essuient de nombreuses incivilités depuis leur installation. (...)

Le silence de l’État dénoncé (...)

La mairie de Paris a installé un point d’eau et des toilettes mobiles. Par ailleurs, elle fournit un repas tous les soirs. Cependant, les conditions de survie dans l’école restent précaires. Le bâtiment ne compte ni électricité ni eau courante. « Un voisin avait accepté que des jeunes se douchent chez lui, un autre nous faisait chauffer de l’eau », rapporte Emma. Preuve qu’un réseau de solidarité s’est tissé autour de l’école, malgré les intimidations de l’extrême droite.