
Refusant, sous la pression des lobbies industriels, sous prétextes d’économie « verte », et de postulats prétendument scientifiques, (de voir) la forêt s’adapter à l’industrie pour devenir une « usine à bois », le Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel (SNUPFEN-Solidaires), premier syndicat de l’ONF, rend public le courrier qu’il vient d’adresser à Nicolas Hulot.
"C’est, inspiré par Edgar Morin selon lequel « le probable est la désintégration. L’improbable mais le possible est la métamorphose » , que le Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel (SNUPFEN-Solidaires), premier syndicat de l’ONF, s’adresse à vous et rend ce courrier public.
Les forestiers publics sont conscients que le degré de cohésion sociale dépend, pour une grande part, de nos capacités à anticiper les effets du changement climatique et sont, bien sûr, soucieux de l’adaptation des forêts aux bouleversements en cours.
Face à ces défis inédits, les forestiers publics sont prêts à prendre leurs responsabilités. C’est pourquoi la récente création dans notre pays d’un Ministère d’Etat de la transition écologique et solidaire, dont vous avez la charge, est de nature à nous redonner confiance.
La forêt française couvre le quart de la surface de l’hexagone et représente, avec toutes les autres forêts, la clé de voûte de l’écosystème terrestre.
Les forêts rendent en silence d’innombrables services qui protègent nos sociétés humaines. Les mosaïques biotiques où se recompose la vie sont nos meilleures garanties d’un avenir durable et partageable.
C’est pourquoi certaines déclarations récentes concernant la forêt sont inacceptables.
Prétendre, comme le fait le président de la Fédération Nationale du Bois (FNB), que « nous ne ferons pas de filière bois avec une forêt multifonctionnelle » ou bien considérer la forêt comme « un gigantesque amas de molécules chimiques » comme le fait un Conseiller général de l’agriculture lors d’un colloque au Sénat, nous alerte au plus haut point.
Loin d’être des propos isolés, ces points de vue illustrent hélas parfaitement la vision simplificatrice de la gestion forestière que l’Etat prône de plus en plus au travers de sa politique forestière.
Sous la pression des lobbies industriels, sous prétextes d’économie « verte », et de postulats prétendument scientifiques, la forêt devrait s’adapter à l’industrie pour devenir une « usine à bois ».
Cette dérive sacrifierait de fait toute possibilité d’une bonne adaptation de la forêt au changement climatique. (...)