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Exilé-e-s à Caen : une situation mixte
Article mis en ligne le 27 janvier 2017

Caen, ville de cent mille habitant-e-s, deux cents mille pour l’agglomération, chef-lieu de la région Normandie, une ville française comme beaucoup d’autres, où des personnes demandent l’asile, où des personnes mineures isolées devraient accéder à une protection, et où elles sont confrontées aux politiques de non-accueil.

Ville située aussi à quinze kilomètres, trois heures de marche, de Ouistreham, port ferry, trois liaisons quotidiennes vers Portsmouth au Royaume-uni, et donc lieu de passage pour les personnes qui s’y rendent en se cachant dans des camions qui embarquent sur les ferries.

Volonté d’éloigner les exilé-e-s de Calais, Paris et Grande-Synthe, près de Dunkerque, destruction du bidonville de Calais, expulsions de campements et création d’un centre de tri et d’orientation à Paris, il y aussi à Caen des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là).

Si les délais d’enregistrement de la demande d’asile sont loin d’être les pires de la politique française de non-accueil – une dizaine de jours, ce qui permettrait à la préfecture de respecter la loi s’il y avait un afflux exceptionnel de demandes, ce qui n’est pas le cas et la loi dit bien trois jours maximum – l’hébergement, qui fait partie des obligations de l’État reste problématique.

D’où l’existence de cinq squats où habitent principalement des personnes en demande d’asile, mais aussi des personnes essayant de passer au Royaume-uni. Une importante implication bénévole fait que les conditions y sont moins indignes qu’ailleurs. Mais tout cela reste précaire, des jugements d’expulsion ont déjà été prononcés contre deux des squats, qui sont donc expulsables à tout moment, tandis qu’un autre est en cours de procédure. L’eau et l’électricité ne tiennent aussi qu’à un fil.

La situation dans les CAO est très contrastée. (...)