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Europe : les migrants ne profitent pas indûment des aides sociales
Article mis en ligne le 23 octobre 2013

Les citoyens d’Europe de l’Est vivent-ils aux crochets des pays les plus « riches » de l’Union européenne, en bénéficiant de largesses concernant les aides sociales et en siphonnant les prestations de santé des « autochtones » ? C’est le cliché que tente de faire tomber la Commission européenne, à qui vient d’être remis un rapport du cabinet-conseil ICF-GHK sur l’impact des migrants européens non-actifs sur les systèmes de sécurité sociale.

Les migrations au sein de l’Union européenne ont augmenté en une décennie. Elles restent cependant très limitées : en 2013, seuls 2,6 % des ressortissants européens de plus de 15 ans vivent dans un autre pays que le leur, contre 1,3% en 2002. Dans la même période, le nombre de non-actifs vivant dans un autre pays européen est passé de 0,7% à 1%. Nous sommes loin d’un fantasmé afflux massif de chômeurs et d’oisifs en quête de prestations. Les pays les plus concernés sont la Belgique (3%), Chypre (4,1%), l’Irlande (3%) et le Luxembourg (13,9%).

Qui sont ces migrants « inactifs » ? Deux tiers d’entre eux sont retraités, étudiants ou demandeurs d’emploi, pointe le rapport. Le dernier tiers étant composé de personnes s’occupant de leur foyer. Seuls 3% de ces migrants ont des handicaps permanents qui les empêchent de travailler. Et deux tiers des demandeurs d’emploi ont déjà travaillé précédemment dans le pays où ils résident. Enfin, la plupart (79%) de ces migrants non-actifs vivent dans un foyer où au moins une personne travaille.


Le « tourisme de prestations sociales » : un fantasme

Ces migrants européens bénéficient assez peu des prestations sociales. Ils reçoivent moins de 1% des prestations distribuées dans certains pays (Autriche, Grèce, Portugal) et de 1 à 5% dans d’autres (Allemagne, Suède, France, Pays-Bas, Finlande). L’accès au système de soins reste très compliqué : les dépenses de santé des pays européens pour ces citoyens ne représente que 0,2% des dépenses totales de santé. Et 0,01% du PIB. Là encore, pas de quoi nourrir le fantasme de vagues de migrants, chômeurs venus de l’Est – dont les Roms – qui viendraient profiter de meilleures prestations de santé que dans leur pays d’origine.

Nous sommes bien loin du « tourisme de prestations sociales » (...)