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Greek crisis
Eurarcie absolue
Article mis en ligne le 19 juin 2015

Le gouvernement grec estime que les... institutions, ainsi que leur nombreux relais athéniens, ont mis en place un plan de déstabilisation politique et économique... de la Grèce Tsipriote. Fuite des capitaux, déclarations et démenties de la part de la BCE quant à la fermeture très probable des banques grecques lundi prochain, tout un programme.

Place de la Constitution, une première manifestation des européistes au soir du 18 juin sous le slogan “Nous resterons en Europe” (en réponse de celle de veille en soutien au gouvernement “pour ne pas céder”) n’a pas fait le grand plein. Les institutions européistes ainsi que certaines ambassades ont fait de leur mieux pour aboutir à cette première étape peut-être, avant les manifestations des casseroles ou les... mouvements colorés... et d’un certain coloriage du type place Maidan. (...)

Chez SYRIZA désormais, la question de la bataille d’en bas contre la Troïka de l’intérieur comme contre celle de l’extérieur est posée. Les apparences d’Athènes et de sa vie paisible dominent pourtant. Touristes, livres en vente libre, brocantes. Cela va-t-il durer ? (...)

Les oligarques grecs et européistes ont de quoi en être inquiets. Le rapport de la Commission du Parlement pour la vérité sur la dette grecque précise alors la marche à suivre : En juin 2015, la Grèce se trouve à un carrefour. Elle doit choisir entre la poursuite des programmes d’ajustement macroéconomiques imposés par ses créanciers ou briser les chaînes de sa dette. Cinq ans après le début des programmes d’ajustement, le pays reste plongé dans une grave crise économique, sociale, démocratique et écologique. La boîte noire de la dette n’a pas été ouverte. À ce jour, aucune autorité, grecque ou internationale, n’a cherché à faire la lumière sur les causes et les modalités d’assujettissement de la Grèce au régime de la Troïka. La dette, au nom de laquelle rien n’a été épargné à la population, reste le dogme au nom duquel est imposé un programme d’ajustement néolibéral qui s’accompagne de la plus profonde et la plus longue récession jamais connue en Europe en temps de paix.

Prendre à bras-le-corps un ensemble de problèmes sociaux et économiques est une impérieuse nécessité autant qu’une responsabilité sociale. Prenant acte de cela, le Parlement Hellénique a mis en place en avril 2015 la Commission pour la Vérité sur la Dette publique grecque. (...)

Les recherches présentées par la Commission dans son rapport préliminaire mettent en lumière le fait que le programme d’ajustement auquel la Grèce a été soumise était, et reste dans son intégralité, un programme politiquement orienté. L’analyse technique bâtie sur des variables macroéconomiques et des projections de dette - des données en relation directe avec la vie et de la population et ses moyens de subsistance -, a permis de cantonner les discussions relatives à la dette à un niveau technique. Ces discussions ont principalement été centrées autour de la thèse selon laquelle les politiques imposées à la Grèce allaient lui permettre de rembourser sa dette. Les faits présentés dans ce rapport prouvent tout le contraire.

Les éléments dont nous faisons état dans ce rapport montrent que de toute évidence la Grèce, non seulement n’est pas en capacité de rembourser cette dette, mais qu’elle ne doit pas la rembourser (...)

Il existe plusieurs arguments juridiques permettant à un État de répudier ses dettes illégales, odieuses et illégitimes. Dans le cas grec, un tel acte unilatéral peut se fonder sur les arguments suivants : la mauvaise foi manifeste des créanciers qui ont poussé la Grèce à violer son droit national et ses obligations internationales en matière de droits humains ; la primauté des droits humains sur les autres accords tels que ceux conclus par les gouvernements précédents avec les 
créanciers de la Troïka ; la coercition ; la présence de clauses abusives violant la souveraineté de l’État grec ; et enfin le droit reconnu en droit international pour un État de prendre des contre-mesures quand les créanciers posent des actes illégaux. (...)

La Commission espère que son rapport constituera un outil utile pour toutes celles et tous ceux qui veulent sortir de la logique mortifère de l’austérité et qui se lèvent pour défendre ce qui ce qui est en danger aujourd’hui : les droits humains, la démocratie, la dignité des peuples et l’avenir des générations à venir. (...)

Les barricades en papier qui s’appellent les Constitutions sont définitivement menacées par les européismes et autres hybris totalitaires. Le forum International anti-EU aura lieu à justement un moment crucial pour la Grèce et à Athènes du 26 au 28 juin, co-organisé par M’PEP en France avec plusieurs autres organisations de pays européens (dont une participation de l’aile gauche de SYRIZA), “appelant ainsi les citoyens, organisés ou non, à participer à cette importante manifestation. L’objectif est de mettre en place une coordination européenne des partis politiques, des organisations populaires et des mouvements sociaux, à l’exclusion de l’extrême droite, qui luttent pour la sortie de l’Union européenne, de l’euro et de L’Otan, pays où les politiques et les chantages réactionnaires de l’UE ont été imposés de la manière la plus cruelle”. (...)