
Le Copyright Office, chargé d’attribuer les droits de propriété intellectuelle aux États-Unis, est revenu sur sa décision d’accorder à l’artiste Kris Kashtanova la titularité des droits sur Zarya of the Dawn. Les images de cette bande dessinée, créées par l’intelligence artificielle Midjourney, ne peuvent pas être protégées par le copyright.
En septembre 2022, Kris Kashtanova, photographe new-yorkaise née en 1985, se félicitait d’une validation de sa demande de copyright sur Zarya of the Dawn. Quelques mois plus tôt, cette bande dessinée de 18 pages avait été mise en ligne, accessible gratuitement sur le site AI Comic Books.
Zarya of the Dawn suit un personnage non binaire, Zarya, dont les traits rappellent ceux de l’actrice Zendaya. Elle évolue dans des paysages post-apocalyptiques, en tentant de faire face à ses propres émotions. Si les textes sont signés par Kashtanova, les dessins sont entièrement générés par le programme d’intelligence artificielle Midjourney.
L’assistance de l’IA (...)
Quelques semaines après cette validation, le Copyright Office annonce une réouverture du dossier : en effet, au moment de sa demande, Kashtanova n’a pas précisé l’implication de Midjourney dans la création de Zarya of the Dawn. Ce nouvel examen se justifie aussi par un litige en cours entre l’institution américaine et l’ingénieur Stephen Thaler : en 2019, ce dernier s’était vu refuser le copyright sur une photographie cocréée avec le système d’intelligence artificielle DABUS.
Midjourney n’est pas un auteur (...)
En conséquence, le certificat original est annulé, remplacé par un document qui reconnait le copyright, cette fois, uniquement sur les textes, l’organisation et la mise en page de la BD.
Les illustrations produites par Midjourney pour Zarya of the Dawn deviendrait donc, de manière individuelle, réutilisables, car non couvertes par le copyright. (...)
Max Sills, avocat général de Midjourney, s’en est mêlé en affirmant que le Copyright Office énonçait « clairement que si un artiste exerce un contrôle créatif sur un outil de création d’images comme Midjourney, le contenu produit peut être protégé ».
L’affaire est donc loin d’être conclue : une Cour de Washington doit prochainement trancher dans l’affaire opposant le Copyright Office à l’ingénieur Stephen Thaler, ce qui marquera une nouvelle étape dans la reconnaissance — ou non — des œuvres cocréées par des intelligences artificielles.