
Le tribunal civil fédéral de Manhattan a également décidé qu’il devait verser quelque cinq millions de dollars de dommages et intérêts pour cette agression sexuelle survenue en 1996. L’intéressé a dénoncé dans la foulée un "verdict honteux" sur son réseau Truth Social.
L’ancien président républicain des Etats-Unis, Donald Trump, a été déclaré mardi 9 mai responsable d’"agression sexuelle" par un tribunal civil de New York qui devait déterminer s’il avait commis un viol en 1996 sur une ancienne journaliste, qui l’accusait aussi de diffamation.
Les neufs jurés ont déterminé que Donald Trump n’était pas responsable d’un "viol" comme l’en accusait l’ancienne chroniqueuse de presse E. Jean Carroll. Le tribunal civil fédéral de Manhattan a également décidé qu’il devait verser quelque cinq millions de dollars de dommages et intérêts pour cette agression sexuelle dans un grand magasin de New York en 1996 et pour diffamation à partir de la révélation des faits par l’ancienne journaliste en 2019.
Un "verdict honteux", réagit Donald Trump
S’il n’existe aucun témoin oculaire ayant vu Donald Trump et E. Jean Carroll il y a plus de 25 ans dans les rayons – déserts, selon la plaignante – du magasin, deux proches amies de la journaliste ont confirmé devant le tribunal qu’elle leur avait confié, peu après les faits présumés, avoir été "agressée" ou "attaquée" par l’homme d’affaires.
Deux autres femmes, parmi celles qui ont accusé Donald Trump d’agression sexuelle dans le passé, ont aussi livré leur témoignage devant le jury. (...)
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(...) "C’est totalement inédit pour un ex-président", expose Corentin Sellin, même si "on parle d’un verdict au civil donc c’est une reconnaissance de responsabilité et pas de culpabilité pénale". Néanmoins, ce qui prime pour l’historien "c’est la reconnaissance d’une agressions sexuelle" : "Cette reconnaissance par la justice vient crédibiliser encore plus" les accusations d’agressions ou de harcèlement sexuel émises par une vingtaines de femmes à l’encontre de l’ex-président. (...)
"C’est un moment important, à la fois pour Donald Trump et qui n’est pas négligeable dans l’histoire politique des Etats-Unis", pousuit Corentin Sellin, "désormais Donald Trump a une étiquette d’agresseur sexuel à supporter tout en faisant campagne pour la présidence, pour éventuellement redevenir le candidat Républicain". Le parti justement, "peut-il encore continuer à accompagner Trump avec des déboires judicaires de plus en plus graves et extrêmement pénalisant auprès de l’électorat féminin ?", se questionne l’historien. Pour l’actuel président, Joe Biden, c’est en tout cas "une véritable aubaine politique", conclut-il.