
Parmi les points cruciaux du programme électoral qui a permis l’écrasante victoire du Parti populaire (PP) aux élections législatives de novembre 2011, on note la réforme de la loi « de santé sexuelle et reproductive » qui depuis 2010 dépénalise l’avortement en Espagne. La nouvelle loi dont le contenu a été avancé par le ministre de la Justice, prévoit de pénaliser à nouveau l’avortement…même dans les cas de malformation du fœtus.
(...) Une loi calée sur la plupart des lois qui existent dans les pays européens et qui protège le droit des femmes à disposer de son propre corps. Elle sera cependant abrogée au cours de l’année 2013 par le gouvernement ultra-conservateur de Mariano Rajoy qui prend en compte les dictats de la puissante Conférence épiscopale espagnole, préférant privilégier les supposés droits des fœtus à ceux des femmes. Le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardón a annoncé la teneur de la réforme, qui a de quoi satisfaire le secteur le plus extrémiste de l’église catholique. (...)
l’avortement demeurera pénalisé en cas de malformation du foetus. « Je ne comprends pas pourquoi le "conçu" ne devrait pas être protégé par la loi sous prétexte qu’il présente un handicap ou une malformation quelconque. Je trouve éthiquement inconcevable que nous ayons vécu avec cette réglementation aussi longtemps et je crois que le même niveau de protection doit être offert au "conçu" avec ou sans handicap », a déclaré Alberto Ruiz Gallardón. Une condamnation à vie pour les femmes qui concevraient un bébé avec des malformations, qui intervient dans un contexte de récession, dans un pays qui déjà ne proposait presque pas d’aides financières aux familles s’occupant de handicapés ni aux handicapés eux-mêmes. Mais ce n’est pas tout. Bien évidemment, pour le ministre de la Justice du PP, une grossesse non désirée ne saurait constituer une mise en danger de la santé psychique des femmes. En Espagne, bientôt, pour se faire avorter, il faudra au minimum avoir été violée ! Une belle avancée qui, pour l’instant, ne mobilise pas suffisamment de force les collectifs féministes.